EXPO. ‘LES RÊVES IRRÉALISÉS DE VERA MOUKHINA’

NNK / avec La Voix de la Russie / 2014 04 16 /

Neue Nationaleuropäische Kultur /

Новая Национальная-европейская Культура /

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NNK - expo Vera Moukhina (2014 04 16) FR 1

Expo. Moukhina

À la Galerie Tretiakov à Moscou

jusqu’à la fin de l’année

Une nouvelle exposition de la sculptrice russe éminente, auteur du groupe sculpté mondialement connu « L’ouvrier et la kolkhozienne », Vera Moukhina s’est ouverte dans la galerie Tretiakov. Et présente sous un jour nouveau cette grande figure tragique qui n’a réussi à réaliser qu’une partie infime de ses projets.

 Consacrée au 125e anniversaire de la naissance de l’artiste l’exposition présente ses esquisses et projets irréalisés.

 L’EXPO A LA GALERIE TRETIAKOV

Au total, ce sont 20 œuvres, toutes gardées dans les réserves de la galerie Tretiakov à Moscou. Ce sont des portraits sculptés, des projets. Aucun d’entre eux n’a jamais été réalisé pour des raisons différentes. Beaucoup n’ont jamais été exposés.

 La pièce la plus remarquable est, sans doute, le projet de la statue d’Iakov Sverdlov, un dirigeant du parti soviétique. La statue est nommée « La flamme de la révolution ! ». A l’époque il a vivement déplu aux officiels du régime. La statue est étirée vers le haut, une main tient une torche allumée. Un véritable symbole de la révolution ! Cependant le parti avait trouvé que c’était caricatural.

 « Et voilà Icare, œuvre favorite de Moukhina, sa réaction à la mort du pilote d’essai Valeri Tchkalov. Icare devait devenir le panthéon consacré à tous les pilotes morts », raconte la commissaire de l’exposition Lioudmila Marts. L’idée de Moukhina était formidable : l’édifice devait être rond, surplombé d’une coupole, avec, au centre, une piscine dans laquelle tombait Icare et autour d’elle les urnes avec les cendres des pilotes. Icare touchait l’eau de son aile et personne ne voyait et ne devait pas voir le support placé sous l’eau. C’est un projet superbe. J’aimerais bien qu’il soit réalisé.

 Vera Moukhina préférait des œuvres monumentales.

Celles d’autres sculpteurs paraissent sur leur fond des statuettes. Chez Moukhina, toute statue était d’une taille immense. « Ses préférences pour les grandes formes, même dans les portraits sculptés sont évidentes », confirme une autre commissaire de l’exposition Larissa Bedretdinova.

 Même ses portraits revêtent un caractère monumental. Moukhina a une vision de l’homme très intéressante : elle met en relief la constitution, la taille. Prenons son portrait du pilote d’essai Vladimir Kokkinaki : c’est un portrait, mais on comprend aussitôt que c’est un homme d’une haute stature.

 La plupart des pièces exposées sont des portraits dont chacun traduit le caractère de l’époque : la volonté, l’intransigeance, la vigueur. La sculptrice adorait la beauté héroïque des gens. C’était tout à fait dans l’esprit de son époque.

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 Pourquoi alors la plupart de ses projets sont-ils restés irréalisés ?

Peut-être parce que Vera Moukhina était trop indépendante et pas comme les autres. Ces projets n’ont pas été acceptés apparemment par vengeance pour son unicité : il était, en principe, impossible de la mettre dans le même panier avec les autres.

 Même son œuvre la plus célèbre, « L’ouvrier et la kolkhozienne » a subi des aléas du sort. Après son triomphe à l’exposition universelle de 1937 à Paris, la statue a été endommagée au cours du transport à Moscou. L’artiste s’est vue obligée de la reconstruire. La sculpture a été installée devant l’entrée de l’Exposition des réalisations de l’économie nationale, mais on l’a placée sur un piédestal bas et non pas sur celui que l’artiste demandait.

 Lioudmila Marts raconte que Vera Moukhina a eu également des problèmes avec une autre statue, celle du compositeur Tchaïkovski, installée devant le Conservatoire de Moscou. Selon l’idée de Moukhina, un vieillard jouant de la flûte ou un berger devaient être placés sur la face du piédestal tournée vers le Conservatoire car Tchaïkovski était quand même très proche de la musique populaire, du folklore. Hélas, cela lui a été interdit.

 Vera Moukhina a surnommé ses projets irréalisés « Les rêves mis en rayon ».

La galerie Tretiakov les a retirés de ce rayon et les offre à l’attention du public ! L’exposition sera ouverte jusqu’à la fin de l’année.

 VERA MOUKHINA. BIO EXPRESS

 Vera Ignatievna Moukhina (1989-1953) est issue d’une famille aisée de négociants russes de Moscou installés à Riga. Elle a été baptisée à l’église de l’Annonciation de cette ville, alors capitale du gouvernement de Livonie, mais elle passe son enfance de 1892 à 1904 à Théodosie, où elle reçoit sa première éducation artistique. Après avoir terminé le lycée, elle poursuit ses études à Moscou, où elle apprend le dessin auprès de Constantin Juon et d’Ilya Mashkov. En 1912, elle se rend à Paris, où elle assiste à l’Académie de la Grande Chaumière aux cours d’Antoine Bourdelle, avant de continuer son exploration de l’art et de la sculpture en Italie.

 Vera Moukhina était artiste du peuple de l’URSS et n’aimait pas les membres actifs de l’Académie des Beaux-Arts de l’URSS. Elle a remarquablement contribué au développement de la sculpture monumentale et du portrait soviétique. On peut parler, à propos de son œuvre, d’art officiel. Sa sculpture la plus célèbre, L’Ouvrier et la Kolkhozienne, fut érigée à Paris sur le toit du pavillon de l’Union soviétique lors de l’exposition universelle de 1937. La confrontation artistique avec le pavillon allemand surmonté, lui, d’un aigle colossal, fut un événement très remarqué.

 Cependant, Vera Moukhina a travaillé à d’autres formes artistiques, en créant notamment des décors pour le théâtre ainsi que des costumes. Elle a également touché aux arts décoratifs, avec la création en 1940 de verres à facettes et des lignes de vêtements.

 L’ŒUVRE MAÎTRESSE DE VERA MOUKHINA : L’OUVRIER ET LA KOLKHOZIENNE

 L’Ouvrier et la Kolkhozienne est un groupe sculpté composé de deux figures, une femme (la kolkhozienne) et un homme (l’ouvrier), brandissant respectivement la faucille et le marteau, symbolisant ainsi les deux branches du prolétariat (paysan et industriel). Cette œuvre de 25 mètres de haut et de 80 tonnes a été créée par Vera Ignatievna Moukhina pour surmonter le pavillon de l’Union soviétique à l’exposition universelle de 1937 à Paris. L’œuvre se situe maintenant non loin de la station de métro VDNKh et de l’hôtel Cosmos, à l’entrée du Centre panrusse des expositions, sur la Prospekt Mira, au nord de Moscou.

 Panorama du site de l’exposition de 1937 depuis le Palais de Chaillot : le pavillon de l’Allemagne nazie surmonté d’un aigle gigantesque, à gauche, fait face à celui de l’Union soviétique surmonté de L’Ouvrier et la Kolkhozienne. Les Allemands ont attendu que le pavillon de l’Union soviétique soit achevé pour terminer le leur en lui ajoutant une dizaine de mètres de haut pour que l’aigle allemand domine les Russes.

 L’idée du projet de cette sculpture vient de l’architecte Boris Iofane, qui remporta le concours proposé pour la construction du pavillon. Pour déterminer à quel artiste serait confiée la réalisation de la sculpture, un second concours, remporté par Vera Moukhina, fut organisé.

L’influence d’un groupe statuaire de la Grèce antique représentant les tyrannoctones est parfois cité.

 La réalisation de cet immense monument a été conduite à partir d’un modèle en plâtre d’un mètre et demi de haut créé par l’artiste par un groupe de plus de vingt ingénieurs dirigé par V.P. Nikolaev. La sculpture faite en acier inoxydable, un alliage fer-chrome-nickel (Fe-Cr-Ni), est alors coulée selon ce modèle dans les ateliers de l’Institut mécanique et de l’industrie métallurgique. L’alliage en acier inoxydable fer-chrome-nickel est l’un des accomplissements les plus remarquables de l’industrie moderne, l’acier présentant une aussi bonne résistance à la corrosion que l’or. Visuellement, la couleur de l’alliage n’est pas constante, mais dépend de la couleur des nuages, du ciel et du degré d’éclairement solaire. L’ingénierie soviétique exploitera pour ses qualités l’acier inoxydable, en tant que nouveau matériau sculptural.

 Après l’exposition, la statue fut endommagée au cours du transport de Paris à Moscou. Elle fut reconstruite entre janvier et août 1939 et placée sur un piédestal devant l’entrée nord du centre panrusse des expositions. Elle a été restaurée en 1979. La sculpture est qualifiée par la Grande Encyclopédie soviétique de « standard du réalisme socialiste soviétique ».

 En 2003, le monument a été démonté en plusieurs fragments. On avait alors l’intention de le restaurer et de le remettre à sa place à la fin 2005. Cependant, en raison d’un problème de financement, la sculpture est restée démontée plus longtemps que prévu. Elle a finalement retrouvé son piédestal (10 mètres plus haut que le précédent) le 28 novembre 20093.

 Le modèle final du monument (avant coulage), lui-même, en bronze et d’une hauteur de 160 cm, est conservé à la Galerie Tretiakov à Moscou.

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