EN ACCORD AVEC WASHINGTON ET BRUXELLES, VOICI ERDOGAN QUI TRAHIT A NOUVEAU MOSCOU, CETTE FOIS DANS LA GUERRE DU GAZ ET DES GAZODUCS

 

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 05 15/

LM.GEOPOL - Trahison turque tanap (2018 05 15) FR (2)

« Ankara VS Moscou. Quand Ankara trahit Moscou », titrait hier Press TV, le télévision d’Etat iranienne francophone : « La Turquie vient d’annoncer la mise en exploitation, le 12 juin prochain, du gazoduc transanatolien (TANAP) qui, tout en contournant la Russie, acheminera le gaz azerbaïdjanais vers l’Europe ».

* Voir sur EODE-TV/

ENERGIE : ANKARA VS MOSCOU (PRESS TV)

sur https://vimeo.com/269912205

images (3)

Le régime turc joue en effet un jeu de bascule entre l’Axe eurasiatique Moscou-Téhéran (processus d’Astana, conférence de Sotchi et Ankara) et le Bloc USA-OTAN (1). A Téhéran on n’a semble-t-il plus d’illusions sur la duplicité turque. Pas plus qu’à Damas, le gouvernement syrien ayant, à maintes reprises, qualifié le gouvernement d’Ankara de « force d’occupation » et appelé les militaires turcs « à quitter le nord de la Syrie » (2). Mais certains journalistes en Russie, noyés dans la « géopolitique de l’émotion » (qui est tout sauf de la Géopolitique !), veulent encore croire au « tournant géopolitique d’Erdogan vers l’Eurasie » (sic) (3).

COMMENT LES USA ET L’OTAN SABOTENT L’INTEGRATION EURASIATIQUE (1) :

ANKARA CHEVAL DE TROIE ATLANTISTE

Toujours membre de l’OTAN, encore et toujours en liaison permanente avec les généraux de Trump comme Mattis et Votel, toujours et encore candidat à l’entrée dans l’UE, le régime islamo-conservateur de l’AKP-MHP (4) mène in fine une politique syrienne et centre-asiatique qui rencontre étroitement les intérêts de l’OTAN :

– D’une part militairement, l’expédition turque dans le nord de la Syrie contribuant à la partition de facto de la Syrie, dont les zones occupées par la Turquie (Afrin) et les USA (avec l’armée française et les kurdes des PYG, pions de l’impérialisme occidental) empêchent le contrôle de Damas sur tout le pays (5);

– D’autre part, voici une nouvelle trahison d’Erdogan contre Moscou, cette fois dans le domaine de la « Guerre du gaz et des Gazoducs ». Le projet gazier TANAP étant une arme contre la Russie (issue du projet géopolitique du GUAM) (6), un moyen d’affaiblir son économie. Ici Ankara est en accord étroit avec Bruxelles, sa très atlantiste PESC et son « partenariat oriental » anti-russe …

COMMENT LES USA ET L’OTAN SABOTENT L’INTEGRATION EURASIATIQUE (2) :

LES MAILLONS FAIBLES DU PROCESSUS EURASISTE

Ajoutons qu’il y a une grande naïveté à croire que lesUSA et l’OTAN vont assister les bras croisés, en spectateurs, au processus d’unification eurasiatique. « Union Economique Eurasiatique » de Moscou (7) et « nouvelles Routes de la Soie » de Pékin (8), soutenu aussi par la Russie, dont les buts sont l’expulsion des USA du Continent eurasiatique, la constitution d’un Bloc continental de puissance eurasien face à la Thalassocratie américaine et l’arrachement de l’écnomie de l’UE des mains du Bloc américano-atlantiste (9). Ce « second poumon des USA » dont le contrôle est précisément l’élément constitutif principal de la Superpuissance américaine. Relire Thiriart (1962) (10), l’Ecole euro-soviétique de géopolitique (1982-1992) (11) et Brezinski (après1991) (12).

Dans ce processus eurasiatique, il y a des maillons faibles et des états incertains:

– La Turquie néo-ottomane d’Erdogan, dont les USA sont l’allié géopolitique essentiel, le projet néo-ottoman, mâtiné de pan-turquisme, ne pouvant que s’accomplir avec le remodelage du « Grand Moyen Orient » des USA et contre Moscou (13) ;

– L’Azerbaïdjan, ex état central du GUAM, qu’oppose la « guerre du Nagorno-Karabagh » (14) à l’Arménie, alliée de Moscou et membre de Union Economique Eurasiatique. Bakou étant avec Ankara le cœur du projet TANAP (comme Ankara, Bakou semblait se rapprocher de Moscou et de Pékin au cours des derniers mois) (15) ;

– L’Inde, qui travaillée par les poissons-pilotes Macron (16) et Netanayuh (17), inquiète du tournant eurasiatique du rival pakistanais vers Moscou, Pékin et Téhéran, disputant la suprématie à la Chine sur l’Océan indien, se détourne des BRICS et de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS).

On est là au cœur véritable de la géopolitique mondiale : les fronts syrien, ukrainien, iranien, central-asiatique, eurasien. Tous liés à l’unification du Bloc continental eurasiatique autour de l’Axe Moscou-Pékin-Téhéran. Le reste n’étant que des opérations médiatiques de diversion. Contrairement à ce que croient certains journalistes obnubilés par les dépêches éphémères du jour et les écrans de fumée de la propagande occidentale, la Géopolitique ne se résume pas, pas du tout, aux crises du style de la Corée …

TANAP: ACHEMINEMENT DU GAZ EN EUROPE, LA RUSSIE CONTOURNEE

La Turquie vient donc d’annoncer ce samedi la mise en exploitation, le

12 juin prochain, du « gazoduc transanatolien » (TANAP) qui, tout en contournant la Russie, acheminera le gaz azerbaïdjanais vers l’Europe.

Le ministre turc de l’Énergie et des Ressources humaines Berat Albayrak a annoncé, ce 12 mai, que « le gazoduc TANAP favorisera l’alimentation des pays européens en gaz ».

Selon Interfax, « la mise en exploitation du gazoduc transanatolien aura lien en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan et de son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev ainsi que des chefs d’État et des ministres de plusieurs pays ». En effet, la finalisation de ce projet de gazoduc « garantira en quelque sorte le développement de la politique énergétique de la Turquie ».

TANAP ET « COULOIR GAZIER SUD » :

LES PROJETS ANTI-RUSSES ATLANTISTES DE BRUXELLES

Initialement, la capacité de débit du TANAP sera de 16 milliards de m3 de gaz par an, dont environ six milliards seront livrés à la Turquie et le reste sera acheminé vers l’Europe. Le TANAP fait partie du projet « Couloir gazier Sud » qui a été approuvé par l’UE qui prévoit ainsi « d’atténuer sa dépendance énergétique vis-à-vis des livraisons russes ».

Il est à rappeler que la première pierre du TANAP a été posée par le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président géorgien Guiorgui Margvelachvili, le 17 mars 2015, dans la région de Selim de la province de Kars en Turquie. A un moment où Erdogan était l’ennemi affiché des russes en Syrie. Et que le soi-disant « processus d’Astana » n’a rien changé pour Ankara !

Ankara et Moscou avaient pourtant signé vers la fin 2016 un accord prévoyant la construction d’un autre gazoduc, le « Turkish Stream » … Le Turkish stream avec les Russes aurait pourtant été beaucoup plus avantageux financièrement pour la Turquie (paiement de droits sur de très gros volumes).

Avec une longueur totale de 1850 km (19 km sous la mer de Marmara), le projet TANAP reliera la ville de Posof de la province d’Ardahan de la Turquie à la frontière avec la Géorgie (ex autre état central du GUAM) à la ville d’Ipsala de la province d’Edirne à la frontière avec la Grèce, en passant par 21 provinces. Le gazoduc TANAP acheminera 10 milliards de m3 de gaz azerbaïdjanais vers l’Europe et 6 milliards de

m3 vers la Turquie.

LE PROJET ANTI-RUSSE S’EST FINALISE LORS DU SOMMET TRILATERAL ENTRE LA TURQUIE, L’AZERBAÏDJAN ET LA GEORGIE QUI S’EST TENU A TBILISSI EN MAI 2014

Le projet TANAP s’inscrit dans les vues anti-russes de Bruxelles, PESC, « politique orientale » de l’UE, à fondements profondément atlantistes (18). Elle voit la résurgence de l’esprit anti-russe du GUAM. Un projet qui s’inscrit dans la géopolitique pan-turque du Néo-ottomanisme d’Erdogan.

Il a été finalisé lors du sommet trilatéral entre la Turquie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie, qui s’est tenu le 6 mai 2014 à Tbilissi avec la participation de Abdullah Gül, alors Président de la Turquie, de Ilham Aliev, Président de la République d’Azerbaïdjan et de Giorgi Margvelashvili, Président de la République de Géorgie.

Prononçant un discours durant la séance d’inauguration du sommet, le Président Gül a souligné que « la Turquie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan jouissent d’une intense coopération multidimentionnelle ». Rappelant que les trois pays mènent à bien de grands projets comme l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, le gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum et la voie ferrée Bakou-Tbilissi-Kars d’importance régionale et mondiale, Gül, l’un des chefs de l’AKP,  a noté que « l’on commençait enfin à apprécier les contributions apportées par les trois pays à la stabilité et la prospérité dans le Caucase du Sud » (sic).

Les projets de coopération relatifs au Caucase ont été alors abordés et « les mesures qui pourraient être prises en vue de renforcer la coopération trilatérale qui sert les intérêts communs des peuples de la région ont été discutées ». Les Présidents ont également échangé des vues sur les questions régionales et internationales actuelles.

VERS LA LIQUIDATION DE L’ACCORD GAZIER ENTRE MOSCOU ET ANKARA

La Russie et la Turquie avaient signé un accord sur la construction du gazoduc Turkish Stream à l’issue d’entretiens des présidents Poutine et Erdogan à Istanbul fin 2016. Les ministres russe et turc de l’Energie avaient conclu un accord qui stipulait la construction du gazoduc Turkish Stream et ce, à l’issue d’entretiens du président russe Vladimir Poutine avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul. « L’accord prévoyait la construction de deux conduites d’une capacité de 15,75 milliards de mètres cubes chacune sous la mer Noire d’ici décembre 2019 », avait antérieurement annoncé aux journalistes le président du groupe russe Gazprom Alexeï Miller.

Selon M. Miller, « une conduite de Turkish Stream transportera du gaz au marché turc et l’autre transitera par la Turquie vers les pays européens ».  Le « groupe russe Gazprom contrôlera la partie maritime du gazoduc, alors que le tronçon terrestre passant sur le territoire turc appartiendra à une société turque », avait annoncé le ministre russe de l’Énergie Alexandre Novak. Selon le président russe, Moscou et Ankara s’étaient « également mis d’accord sur la réduction du prix du gaz russe pour la Turquie dans le cadre du projet Turkish Stream ».

La Russie et la Turquie avaient décidé de construire le gazoduc Turkish Stream, le deuxième gazoduc russo-turc, suite à la décision russe d’abandonner le projet South Stream provoquée par la position hostile de l’Union européenne. Les négociations ont été suspendues en

2015 en raison d’une crise dans les relations bilatérales. Le gazoduc Turkish Stream devait relier la Russie à la partie européenne de la Turquie et à la frontière grecque par le fond de la mer Noire. Le tronçon sous-marin du pipeline aurait dû être long d’environ 910 km.

Le coût du projet était initialement évalué à 11,4 milliards d’euros.

La trahison turque, qui a traité avec l’UE et ses alliés orientaux de l’OTAN, laisse peu d’espoir au « Turkish Stream »

NOTES ET RENVOIS :

(1) Cfr. sur EODE THINK TANK/ GEOPOLITIQUE/ Luc MICHEL, QUEL SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT TURCO-RUSSE’ ? ERDOGAN REUSSIT SON COUP DE POKER OPPORTUNISTE !

sur http://www.lucmichel.net/2016/08/24/eode-think-tank-geopolitique-quel-soi-disant-rapprochement-turco-russe-erdogan-reussit-son-coup-de-poker-opportuniste/

Et sur PCN-TV (sur YouTube) :

LUC MICHEL/ COUP DE POKER GEOPOLITIQUE D’ERDOGAN CONTRE LES KURDES ET DAMAS

sur https://www.youtube.com/watch?v=hXuCP3BgGug

(2) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ DUPLICITE TURQUE EN SYRIE : DAMAS DEMANDE LE RETRAIT IMMEDIAT DES TROUPES TURQUES DE LA VILLE D’IDLIB

sur http://www.lucmichel.net/2017/10/15/luc-michels-geopolitical-daily-duplicite-turque-en-syrie-damas-demande-le-retrait-immediat-des-troupes-turques-de-la-ville-didlib/

(3) La « géopolitique de l’émotion » – qui est tout sauf de la Géopolitique ! – est celle qui base ses analyses sur les discours électoraux, la rhétorique, les coups de dés opportunistes. Elle ne conduit qu’à des théories fumeuses, qualifiée de « tournants géopolitiques » (sic). D’un côté, une analyse géopolitique rationnelle, de l’autre des farfeluteries idéologiques emplies d’émotion et d’irrationalité (du style « Trump, Erdogan et Poutine qui seraient unis dans le camp des nationalistes » – sic – ).

Dans le cas du dossier syrien, depuis le mois d’août 2016, je parle de « gesticulations diplomatiques opportunistes » à propos des critiques d’Erdogan contre les USA et du soi-disant « rapprochement avec la Russie » avancée par les « géopolitologues de l’émotion immédiate » des médias russes. La diplomatie d’Erdogan (car c’est bien d’un pouvoir personnel qu’il s’agit) n’est ni atlantiste ni eurasiste (sic), elle est foncièrement opportuniste. Et l’actualité le démontre une fois de plus. Quelques jours après avoir participé au « processus d’Astana », qualifié par la presse russe de « nouveaux Yalta, d’où les USA ont été exclus » – et où Moscou a marqué sa volonté de maintenir Bachar al-Assad au pouvoir -, voici Erdogan qui prétendait « chasser le président syrien du pouvoir ». Et qui dans la même foulée se rapprochait de Trump. La diplomatie néo-ottomane  d’Erdogan ce ne sont plus des « tournants » mais le « grand 8 » des parcs d’attraction !

Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ FAILLITE DE LA ‘GEOPOLITIQUE DE L’EMOTION”: OUI LA TURQUIE D’ERDOGAN ET DE L’OTAN EN SYRIE ROULE TOUJOURS POUR LES USA (PRESSE IRANIENNE)

sur http://www.lucmichel.net/2018/03/08/luc-michels-geopolitical-daily-faillite-de-la-geopolitique-de-lemotion-oui-la-turquie-derdogan-et-de-lotan-en-syrie-roule-toujours-pour-les-usa/

(4) Sur le ralliement des néofascistes du MHP (Loups gris) au régime de l’AKP :

Cfr. Sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ ‘RUSSIA-TURKEY-IRAN COALITION DOES NOT EXIST’ (IBRAHIM KARAGÜL, EDITOR-IN-CHIEF OF AKP MOUTHPIECE ‘YENI SAFAK’)

sur http://www.lucmichel.net/2018/04/19/luc-michels-geopolitical-daily-russia-turkey-iran-coalition-does-not-exist-ibrahim-karagul-editor-in-chief-of-akp-mouthpiece-yeni-safak/

Et sur EODE/ OBSERVATOIRE DES ELECTIONS/ TURQUIE : POURQUOI LES ELECTIONS LEGISLATIVES ANTICIPEES ?

sur http://www.eode.org/eode-observatoire-des-elections-turquie-pourquoi-les-elections-legislatives-anticipees/

(5) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ L’ACTUALITE QUI CONFIRME L’ANALYSE : ERDOGAN PARTENAIRE OU TRAITRE :

‘TOUT CELA N’INCITE PAS LA RUSSIE A VOIR EN LA TURQUIE UN ALLIE’

(JOURNAL RUSSE RBK DAILY)

sur http://www.lucmichel.net/2018/04/08/luc-michels-geopolitical-daily-lactualite-qui-confirme-lanalyse-erdogan-partenaire-ou-traitre-tout-cela-nincite-pas-la-russie-a-voir-en-la-turquie-un/

(6) L’Organisation pour la démocratie et le développement, dite GUAM (Georgia – Ukraine – Azerbaïdjan – Moldova), est une organisation internationale de coopération à vocation régionale regroupant quatre États de l’ex-Union soviétique : Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie (de 1999 à 2005 l’organisation, dite alors GUUAM, comportait en outre l’Ouzbékistan). Cette organisation pro-occidentale, cheval de Troie des USA et de l’OTAN dans la CEI, regroupe des États qui se « sentaient menacés par la Russi »). Elle est en coma depuis plusieurs années, en particulier après la victoire russe en Géorgie (guerre

d’août) de l’été 2008 !

En 1996, la Géorgie, l’Ukraine et l’Azerbaïdjan s’unissent pour former ce qui deviendra le GUAM. L’idée de former un cadre informel pour tenir les consultations quadrilatérales a été articulé en 1997 à Strasbourg (via les institutions dites « européennes » sous contrôle de l’OTAN : UE, PACE, Parlement européen). En 1999, après le retrait du Traité de sécurité collective (OTSC, l’anti-OTAN autour de Moscou) de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l’Ouzbékistan, ce dernier, désillusionné du rapprochement avec la Russie, décide de rejoindre le groupe GUAM, qui prend le nom de GUUAM (en anglais, Ouzbékistan s’écrit Uzbekistan). Cependant, les autorités de l’Ouzbékistan jugent le projet peu attirant. Dès 2001, Tachkent pratique la politique de la chaise vide, boude la signature de la Charte de Yalta en 2002 et annonce son retrait en 2005.

Par ailleurs, ces quatre États ont deux traits communs. D’une part, ils sont issus de l’éclatement de l’Union soviétique et membre de la Communauté des États indépendants au moment où ils se constituent en son sein. D’autre part, ils subissent des conflits territoriaux latents où les minorités russophones et la Russie joue un rôle de premier plan, avec l’entretien en particulier de bases militaires :

Pridnestrovie (PMR) russophone pour la Moldavie, Crimée en Ukraine, Abkhazie et Ossétie du Sud (et dans une moindre mesure Adjarie) en Géorgie, et Haut-Karabagh occupé par l’Arménie (alliée de la Russie) pour l’Azerbaïdjan.

(7) Cfr. Luc MICHEL sur EODE THINK TANK/ GEOPOLITIQUE / THESES SUR LA « SECONDE EUROPE » UNIFIEE PAR MOSCOU

sur http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/

( 8) Voir sur PCN-TV/ GEOPOLITIQUE/

LUC MICHEL ET FABRICE BEAUR: VERS L’AXE EURASIATIQUE MOSCOU-PEKIN-TEHERAN

sur https://vimeo.com/241417074

Et sur PCN-TV :

LUC MICHEL & FABRICE BEAUR: NOUVELLES ROUTES DE LA SOIE. VERS L’INTEGRATION GEOECONOMIQUE DE L’AXE EURASIE-AFRIQUE

sur https://vimeo.com/218758549

(9) Voir LUC MICHEL SUR PRESS TV (IRAN)/ DANS ‘REPORTAGE’ (27 MAI 2017) : LE MONDE GEOPOLITIQUE ET GEOECONOMIQUE DESSINE PAR PEKIN ET MOSCOU

sur http://www.lucmichel.net/2017/05/28/luc-michel-sur-press-tv-iran-dans-reportage-27-mai-2017-le-monde-geopolitique-et-geoeconomique-dessine-par-pekin-et-moscou/

(10) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU NEOEURASISME (I) : LES CONCEPTIONS GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART, LE THEORICIEN DE LA ‘NOUVELLE ROME’

sur http://www.lucmichel.net/2018/03/28/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-i-les-conceptions-geopolitiques-de-jean-thiriart-le-theoricien-de-la-nouvelle-rome/

(11) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU NEOEURASISME (II) : L’ECOLE EURO-SOVIETIQUE DE GEOPOLITIQUE (1982-1991)

sur http://www.lucmichel.net/2018/04/03/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-ii-lecole-euro-sovietique-de-geopolitique-1982-1991/

(12) La réflexion de Brzezinski est centrée sur les conditions géopolitiques de la puissance américaine et de son contrôle sur l’Eurasie, le “grand échiquier” où Washington doit éliminer tout rival potentiel ou réel. Brzezinski s’inspire largement des Théories de Jean Thiriart.

Cfr. Luc MICHEL, THEORIES DE L’IMPERIALISME AMERICAIN :

LA REPONSE DES PEUPLES,

sur http://www.pcn-ncp.com/youthcamp2001fr.htm

(13) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ LE SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT RUSSO-TURC’(II) : COMMENT LES PROJETS GEOPOLITIQUES NEOEURASISTE RUSSE ET TURC (INTEGRATION DANS L’UE OU

PANTOURANISME) SONT ANTAGONISTES !?

sur http://www.lucmichel.net/2017/11/08/luc-michels-geopolitical-daily-le-soi-disant-rapprochement-russo-turcii-comment-les-projets-geopolitiques-neoeurasiste-russe-et-turc-integration-dans-lue-ou/

Et sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

QUE PENSE VRAIMENT ERDOGAN ? COMMENT L’EUROPE DECOUVRE UN PEU TARD LES AMBITIONS GEOPOLITIQUES NEO-OTTOMANES …

sur http://www.lucmichel.net/2018/05/02/luc-michels-geopolitical-daily-que-pense-vraiment-erdogan-comment-leurope-decouvre-un-peu-tard-les-ambitions-geopolitiques-neo-ottomanes/

(14) Cfr. Luc MICHEL sur EODE THINK TANK / GEOPOLITIQUE / CAUCASE : LA GUERRE « GELEE » DU NAGORNO-KARABAKH

sur http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-caucase-la-guerre-gelee-du-nagorno-karabakh/

(15) Sur le Dossier Arménie vs Azerbaïdjan :

Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ ARMENIA (I) : THE WEAK LINK OF THE ‘EURASIAN ECONOMIC UNION’?

sur http://www.lucmichel.net/2017/09/16/luc-michels-geopolitical-daily-armenia-i-the-weak-link-of-the-eurasian-economic-union/

Et : ARMENIA (II) :

AZERBAÏDJAN – ARMENIA – NAGORNO-KARABAKH. TENSION IN CAUCASUS

sur http://www.lucmichel.net/2017/09/18/luc-michels-geopolitical-daily-armenia-ii-azerbaidjan-armenia-nagorno-karabakh-tension-in-caucasus/

(16) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GEOPOLITIQUE DE L’OCEAN INDIEN (II) : EN INDE MACRON POISSON-PILOTE DE LA POLITIQUE ANTI-CHINOISE DES USA DE TRUMP http://www.lucmichel.net/2018/03/13/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-de-locean-indien-ii-en-inde-macron-poisson-pilote-de-la-politique-anti-chinoise-des-usa-de-trump/

(17) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ CONTRADICTIONS INTERNES AU SEIN DES BRICS ET DE L’ORGANISATION DE COOPERATION DE SHANGHAI (II): L’ATTRACTION FATALE DE L’INDE POUR WASHINGTON ET TEL-AVIV

sur http://www.lucmichel.net/2018/02/22/luc-michels-geopolitical-daily-contradictions-internes-au-sein-des-brics-et-de-lorganisation-de-cooperation-de-shanghai-ii-lattraction-fatale-de-linde-pour-was/

Et : Luc MICHEL, EODE/ GEOPOLITIQUE/

UNE REALITE MECONNUE : L’AXE STRATEGIQUE ET MILITAIRE INDE-ISRAEL

sur http://www.lucmichel.net/2017/02/23/eode-geopolitique-une-realite-meconnue-laxe-strategique-et-militaire-inde-israel/

(18) Le gazoduc transanatolien est un gazoduc qui doit acheminer du gaz naturel d’Azerbaïdjan en Europe via la Turquie, alimenté par la deuxième tranche du champ Shah Deniz. Le coût de sa construction pilotée par la compagnie nationale azérie SOCAR, a été estimé à 7 milliards de dollars. Son débit initial sera de 16 milliards de m3 par an. Le projet avait été annoncé le 17 novembre 2011 lors du troisième Forum sur l’énergie et l’économie de la mer Noire à Istanbul. Le 26 décembre 2011, la Turquie et l’Azerbaïdjan ont signé un protocole d’accord établissant un consortium pour la construction et l’exploitation du pipeline. Un film consacré au projet TANAP a d’abord été présenté. Dans le film, il a été souligné que TANAP est la signature de l’amitié et de la fraternité entre la Turquie et l’Azerbaïdjan à l’Anatolie. Un projet qui s’inscrit dans la géopolitique pan-turque du Néo-ottomanisme d’Erdogan.

Au printemps 2012, le processus de réalisation de l’étude de faisabilité technico-économique a été lancé. Le 26 juin 2012, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan ont signé un accord intergouvernemental contraignant sur le gazoduc. En outre, l’accord a été signé par le ministre azerbaïdjanais de l’industrie et de l’énergie, Natig Aliyev, et le ministre turc de l’énergie et des ressources naturelles, Taner Yildiz. L’accord initial sur les questions d’organisation entre BOTAŞ et SOCAR a été signé par Natig Aliyev et Taner Yildiz, le président du SOCAR Rovnag Abdullayev et le vice-directeur général du BOTAŞ, Mehmet Konuk. L’accord du pays hôte a été signé par Taner Yildiz et le président de SOCAR, Rovnag Abdullayev, au nom du TANAP, entre le gouvernement turc et la société TANAP. Le 17 mars 2015, Erdogan et Aliyev ont rencontré Giorgi Margvelashvili, président de la Géorgie, dans la ville de Kars, dans l’est de la Turquie, afin de jeter officiellement les bases du pipeline et de marquer le début des travaux. Le TANAP sera exploité par SOCAR, qui détient actuellement une participation de 58% dans le projet. L’opérateur turc de pipelines BOTAŞ détient 30%, tandis que BP a acquis 12% du projet le 13 mars 2015. La société de projet TANAP aura son siège aux Pays-Bas.

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

(Sources : Interfax – Fars – Press TV – EODE-TV – PCN-NCP.info – EODE Think Tank)

Photo :

Le sommet trilatéral entre la Turquie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie à Tbilissi en 2014.

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme (Vu de Moscou et Malabo) :

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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :

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L’ACTUALITE QUI CONFIRME L’ANALYSE : GEOPOLITIQUE DE L’OCEAN INDIEN (III). PARIS ENTEND MAINTENIR SON CONTROLE COLONIAL SUR MAYOTTE

LM DAILY / 2018 05 16/

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
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« Combien de fois faudra-t-il le dire ? Mayotte est Français et restera Français »

– Annick Girardin (ministre des Outre-mer de Macron).

 J’évoquais il y a deux mois le dossier de Mayotte, annexion coloniale française. Rapt colonial effectué lors de la décolonisation. Mayotte au cœur de Comores, un des « confettis de l’Empire » français (comme le révèle le ministère français dit « des Outre-mer »), qui lui maintient un contrôle géopolitique sur l’archipel, position stratégique au cœur de l’Océan indien. Et qui, comme l’a montré la récente visite du président Macron en Inde, justifie ses prétentions de puissance …

 On se souviendra aussi de la prise de contrôle répétée des Comores par Bob Denard et ses mercenaires, le « corsaire de la république » auto-proclamé agissant pour Paris (1). Et encensé par les medias de la Françafrique, y compris pour ses coups d’état aux Comores (voir ‘Paris Match’, n°1516 / 1978) !

zay

 Voici les Comores et Mayotte qui reviennent au premier plan de l’actualité …

 LM

 (1) ‘Jeune-Afrique ‘ rappelait en 2012 le rôle de Denard :

« le nom de ce mercenaire français, mort en 2007, est intimement lié à l’histoire contemporaine de l’archipel. Surnommé « le sultan blanc des Comores », Denard fut un homme controversé, tantôt providentiel, tantôt haï. Il mène trois coups d’État. La première fois, en 1975, il remplace le président Ahmed Abdallah par Ali Soilihi, alors que la République fédérale islamique des Comores vient de proclamer son indépendance de façon unilatérale. La deuxième, il ramène Ahmed Abdallah à la tête de l’État comorien, renversant le régime révolutionnaire de son successeur (…) et met en place une garde présidentielle, composée de 500 hommes et encadrée par une quarantaine d’officiers européens » (…) Il a mainmise sur l’économie, la politique, l’armée. Mais sa réussite exaspère. On réclame son départ. Après l’assassinat d’Ahmed Abdallah en présence de Denard, le 26 novembre 1989, le héros déchu est extradé en Afrique du Sud et ne remettra les pieds sur l’archipel qu’en 1995 pour un troisième coup d’État qui se soldera par son retour définitif en France et des poursuites judiciaires. »

 # QU’EN EST-IL DU PROJET PRETE AUX GOUVERNEMENTS FRANÇAIS ET COMORIEN DE CONSTITUER UNE “COMMUNAUTE DE L’ARCHIPEL DES COMORES” QUI INCLURAIT MAYOTTE ET LES TROIS ILES COMORIENNES (LA GRANDE COMORE, ANJOUAN ET MOHELI) ?

Extrait (AFP, 13 mai) :

« La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a démenti tout projet de “Communauté de l’archipel des Comores”, dimanche au premier jour d’une visite à Mayotte entamée alors que sont menées de nouvelles opérations de “décasage”. La ministre entame sa visite trois jours après une manifestation de plus d’un millier de personnes à Mamoudzou contre le projet prêté aux gouvernements français et comorien de constituer une “Communauté de l’archipel des Comores” qui inclurait Mayotte et les trois îles comoriennes (La Grande Comore, Anjouan et Mohéli). “Combien de fois faudra-t-il le dire ? Mayotte est Français et restera Français (…) tant que les élus de ce territoire le souhaitent”, a-t-elle déclaré à l’AFP à l’issue d’une rencontre avec des élus. Une “feuille de route a pu être réfléchie par un certain nombre de fonctionnaires (…) des notes ont pu exister en interne (…) mais c’est le politique qui décide”, a-t-elle ajouté, assurant que “cette coopération qui irait très loin avec les Comores n’est pas à l’ordre du jour aujourd’hui. Il faut arrêter de se faire peur” (…)

La crise diplomatique déclenchée par l’Union des Comores refusant de réadmettre depuis mi-mars ses ressortissants expulsés en situation irrégulière sur le territoire de Mayotte a ainsi été évoquée. La ministre a appelé à la patience, reconnaissant que le temps des échanges diplomatiques en cas de crise “reste toujours trop long”. Des habitants d’un village du Sud de Mayotte, Mtsamoudou, ont par ailleurs expulsé illégalement dimanche matin plusieurs dizaines de personnes, a confirmé la préfecture à l’AFP, qu’ils considèrent comme étrangères et en situation irrégulière sur le territoire. Un peu moins d’une dizaine d’habitations ont été détruites et une trentaine de personnes délogées. Les forces de l’ordre “sont arrivées dès qu’elles ont pu” et “ont empêché l’action de se poursuivre”, a précisé la préfecture qui a ajouté qu’elle avait mobilisé des solutions de relogement. “Pour l’instant”, aucune interpellation n’a eu lieu et les familles expulsées n’ont pas sollicité le dispositif de relogement déclenché par la préfecture. Depuis que l’Union des Comores refuse de réadmettre sur son sol ses ressortissants expulsés de Mayotte (mi-mars), les opérations de “décasage” par des villageois se multiplient à Mayotte. Au cours de sa visite, Annick Girardin rencontrera un certain nombre d’élus et d’acteurs économiques, associatifs, ainsi que le collectif et l’intersyndicale à l’origine du mouvement de lutte contre l’insécurité qui avait débuté le 20 février et entraîné près de six semaines de barrages routiers sur l’île. »

* Voir sur AFP/‘Le point’ (Paris) :

Pas de projet de Communauté d’archipel des Comores, selon Girardin

http://www.lepoint.fr/politique/pas-de-projet-de-communaute-d-archipel-des-comores-selon-girardin-13-05-2018-2218040_20.php

# LES ANALYSES DE REFERENCE :

* Sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

GEOPOLITIQUE DE L’OCEAN INDIEN (I) :

MAYOTTE, UNE ANNEXION COLONIALE FRANCAISE … LORS DE LA DECOLONISATION

sur http://www.lucmichel.net/2018/03/12/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-de-locean-indien-i-mayotte-une-annexion-coloniale-francaise-lors-de-la-decolonisation/

* Et GEOPOLITIQUE DE L’OCEAN INDIEN (II) :

EN INDE MACRON POISSON-PILOTE DE LA POLITIQUE ANTI-CHINOISE DES USA DE TRUMP

sur http://www.lucmichel.net/2018/03/13/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-de-locean-indien-ii-en-inde-macron-poisson-pilote-de-la-politique-anti-chinoise-des-usa-de-trump/

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* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

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LA POLEMIQUE BHL-IRAN QUI FAIT RAGE : ‘NON, LA PERSE N’EST PAS DEVENUE L’IRAN POUR FAIRE PLAISIR A HITLER’…

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 05 17/

LM.GEOPOL - Bhl vs iran (2018 05 17) FR 2

« Dans son dernier ouvrage, L’Empire et les Cinq Rois, M. Bernard-Henri Lévy affirme que c’est à la faveur du rapprochement diplomatique entre la Perse de Reza Shah Pahlavi et l’Allemagne d’Adolf Hitler, et plus encore, en raison d’une convergence idéologique, que le Shah décida de rayer d’un trait tout le passé glorieux de la Perse de Darius et de Xerxès et de la débaptiser pour l’inscrire davantage dans son identité « aryenne ». Une identité aryenne qui aurait été conforme à l’idéologie nazie sur la question … »

– Ardavan Amir-Aslani (spécialiste de l’Iran).

« « Nous avons lu, sous la plume d’un journaliste du régime, que les Etats-Unis semblaient devenir la « nouvelle Rome ». C’est là un échantillon de l’inculture historique – crasse –. Les Etats-Unis sont essentiellement un Empire maritime, comme le fut longtemps l’Angleterre, comme tenta de l’être le Japon, entre Tsushima et Hiroshima. Le modèle parfait d’empire maritime demeure Carthage et le modèle parfait d’Empire continental reste Rome »

– Jean Thiriart (La Nation Européenne, octobre 1967).

Je ne vous ai pas parlé du nouveau livre de BHL, « L’Empire et les Cinq Rois » (au titre qui fleure bon l’histoire chinoise et Sun-Tsu) (1), parce qu’il n’en vaut pas la peine ! Mauvais philosophe et spécialiste de l’imposture intellectuelle (2), Bernard-Henri Lévy s’y révèle tout aussi mauvais géopolitologue. Et y développe une grille d’analyse erronée, celle qui voit dans la superpuissance américaine une version contemporaine de l’Empire romain. Avec une excuse, l’erreur est commune et répétitive, d’Emmanuel Todd (le père des thèses « déclinistes » sur la puissance US) à l’ex gauchiste Tony Negri (où à ses clones néofascistes français). Simplement, Washington n’est pas Rome et le destin de l’Europe n’est pas « entre Athènes et Rome, où Jérusalem ». Mais Bien entre Rome et Carthage ! (3) Ce que savent depuis les Jacobins de 1792 et Napoléon aux Néoeurasistes, en passant par la Géopolitique allemande, Haushofer (4), Niekisch (5) et Thiriart (6), ceux qui sont les praticiens de la géopolitique grand-continentale. BHL entend développer une « géophilosophie », mais semble tout ignorer de la « Géoidéologie » (7) …

Du livre de BHL, on retiendra la polémique qui fait rage sur son affirmation : « la Perse serait devenue l’Iran pour faire plaisir à Hitler » (Sous-entendu l’Iran actuel en serait inspiré) … Pas seulement parce qu’elle révélatrice des méthodes intellectuelles profondément manipulatrices et malhonnêtes de BHL, et des réseaux pro-israéliens en Occident, mais parce qu’elle a amené de véritables intellectuels à répondre au « philosophe », apportant des lumières au débat.

Ainsi l’avocat Ardavan Amir-Aslani, spécialiste de l’Iran, remet les pendules à l’heure dans une Tribune au ‘Point’ (Paris) : « En 1935, Reza Shah Pahlavi a notoirement choisi de demander aux pays étrangers pour l’usage international de rebaptiser le pays « Iran » au lieu de « Perse ». « Rebaptiser » est bien le terme, car le pays avait déjà porté le nom d’« Iran » au temps des Sassanides, lorsqu’il s’appelait Ērānšahr, « Royaume des Aryens » ou « Royaume des Iraniens » en moyen-persan. C’était surtout le nom que les Iraniens eux-mêmes employaient depuis toujours pour désigner leur propre pays. Le titre n’avait donc rien de nouveau lorsqu’il fut repris par le fondateur de la dynastie Pahlavi. Pourtant, dans son dernier ouvrage, L’Empire et les Cinq Rois, M. Bernard-Henri Lévy affirme que c’est à la faveur du rapprochement diplomatique entre la Perse de Reza Shah Pahlavi et l’Allemagne d’Adolf Hitler, et plus encore, en raison d’une convergence idéologique, que le Shah décida de rayer d’un trait tout le passé glorieux de la Perse de Darius et de Xerxès et de la débaptiser pour l’inscrire davantage dans son identité « aryenne ». Une identité aryenne qui aurait été conforme à l’idéologie nazie sur la question… L’objectif non dissimulé de M. Bernard-Henri Lévy est bien entendu de démontrer que non seulement les Iraniens auraient partagé les vues des nazis sur le concept de race supérieure et, pourquoi pas, sur les juifs, mais que de surcroît, le shah aurait changé le nom de la Perse sur ordre d’Hitler ».

Ardavan Amir-Aslani rappelle aussi la perspective géopolitique et historique dans laquelle s’est fait le rapprochement de certaines forces orientales – nationalistes indiens, nationalistes arabes, révolte de Rachid Ali en Irak en 1941, Pahlavi en Perse, Grand Mufti de Jérusalem, nationalistes égyptiens ou algériens, Afghans – qui recherchaient dans la Berlin, celle de 1918 comme, hélas celle d’après 1933, un contrepoids aux impérialismes britannique ou français. Les sionistes « révisionnistes », ces fascistes sionistes de Jabotinski, Begin et autres Shamir, feront la même démarche auprès de Berlin et de la Rome de Mussolini à la même époque. Un rappel salutaire face à la propagande des lobbies israéliens …

# DOCUMENT/

« NON, LA PERSE N’EST PAS DEVENUE L’IRAN POUR FAIRE PLAISIR A HITLER… »

(ARDAVAN AMIR-ASLANI, ‘LE POINT, 9 MAI 2018)

TRIBUNE.

La Perse a-t-elle changé de nom pour complaire à l’Allemagne nazie ? La polémique fait rage. L’avocat Ardavan Amir-Aslani (8) remet les pendules à l’heure.

Extraits :

« Que le shah ait souhaité se rapprocher de l’Allemagne nazie sur un plan diplomatique est une réalité, mais il faut la replacer dans son contexte pour la comprendre. Il faut aussi faire un peu d’étymologie et analyser les origines du nom « Iran » pour mieux comprendre pourquoi Reza Pahlavi a souhaité le reprendre au détriment du nom « Perse ».

Le mot « aryen », on le sait, a subi un terrible détournement de sens dès le XIXe siècle, à la faveur notamment des thèses de Joseph Arthur Gobineau exposées dans son Essai sur l’inégalité des races humaines. Considéré comme le père de la pensée raciste, Gobineau fut pillé sans honte par les nazis pour l’élaboration de leur propre idéologie. « Aryen » pour les Iraniens ne désigne aucune race prétendument supérieure… mais tout simplement leur peuple. Sous les Sassanides, Aryānam Xshathra désignait « le royaume des Aryens », Âiriyā (à la résonance proche du nom « Iran ») signifiant « noble » en avestique, la langue indo-iranienne ancêtre du persan. À quelques milliers de kilomètres de là, en Inde, le sanskrit employait à peu près le même mot : « Âryā ». Ces deux branches linguistiques, l’une indo-aryenne, l’autre indo-iranienne, se sont séparées d’après les linguistes il y a près de 4 000 ans. Les tribus aryennes parlant la première poursuivirent leur route vers l’Est, pénétrant en Inde par le Pendjab. Les secondes se sont installées sur le plateau iranien.

Et c’est aux Sassanides qu’on doit le concept de nation iranienne, avec les termes « Ērān », Aryens, et « Ērānšahr », royaume des Aryens, ou des Iraniens, mots qui se veulent avant tout des notions ethniques et politiques plus qu’administratives. Comme je l’ai expliqué dans mon dernier ouvrage, Ērānšahr désignait le territoire dirigé par les Perses et essentiellement de culture perse et sassanide. On trouvait aussi des Iraniens en dehors des frontières sassanides, tels que les Sogdiens d’Asie centrale ou les Alains du Caucase du Nord, sans compter les Parthes d’Arménie. Vivaient, évidemment, des non-Iraniens au sein d’Ērānšahr, notamment les peuples sémites de l’Irak actuel. Ils furent néanmoins considérés comme faisant partie de l’Iran. Le souverain sassanide était donc de facto Šhahānšhah Ērān mais aussi Šhahānšhah Anērān, roi des « Iraniens » et des « non-Iraniens ». L’objectif des premiers souverains sassanides qui avaient succédé aux Parthes était de redonner à la Perse une structure, une culture et une religion nationales. L’Iran n’a jamais changé de nom pour les Iraniens, qui l’ont toujours appelé Ērān. Ērān, à la différence du nom « Perse », ne fut pas repris dans l’Antiquité par les peuples étrangers pour désigner l’Iran. Les Perses furent nommés ainsi au-delà de leurs frontières grâce aux Grecs et aux Romains, qui adoptèrent ce nom en référence à la Perside, la région du Fars dans le sud-ouest de l’Iran, d’où étaient issus les Achéménides et les Sassanides. »

« En réalité, l’Iran n’a jamais changé de nom pour les Iraniens, qui l’ont toujours appelé Ērān. Ce changement n’existe que pour les Occidentaux, qui l’avaient appelé depuis l’Antiquité « Perse », avec tout ce que le terme pouvait avoir de connotation exotique et de références folkloriques que le shah Reza Pahlavi souhaitait justement reléguer à l’arrière-plan. Afficher aux yeux du monde entier le nom Ērān imposait sa dynastie, persanophone (à l’inverse des Qadjar turcophones), comme l’héritière des Achéménides et des Sassanides.

En outre, choisir le nom « Iran » faisait partie du « plan communication » du Shah pour afficher son pays comme une nation moderne et ouverte au monde. Souhaitant également sur ce point distinguer sa dynastie de celle des Qadjar, souverains corrompus et soumis aux puissances étrangères comme la Russie et la Grande-Bretagne, le shah regarda alors du côté des puissances « qui se relevaient » et chercha plusieurs appuis pour engager son pays dans une voie indépendante. Cela le porta à se rapprocher autant de l’Allemagne nazie que de la Turquie d’Atatürk. Du reste, le rapprochement avec Berlin commença bien avant l’avènement d’Hitler, dès la fin de la Première Guerre mondiale.bIl reste vrai que ce changement de nom s’effectua après un rapprochement diplomatique avec l’Allemagne nazie. Néanmoins, on aurait tort d’y voir un quelconque rapprochement idéologique, car il n’y a aucun lien entre l’aryanité des Iraniens et celle des nazis. Comme le souligne le chercheur Frédéric Sallée, si l’Iran se rapproche de l’Allemagne, c’est plus par opportunisme que par souci idéologique. On aura beau chercher, on ne trouvera donc nulle part un quelconque diktat de l’Allemagne auquel l’Iran aurait cédé. »

NOTES ET RENVOIS :

(1) Bernard-Henri Levy, L’EMPIRE ET LES CINQ ROIS, Grasset, Paris, 2018.

Quelles sont les thèses de BHL, présentées et résumées avec emphase par son éditeur :

« Assiste-t-on à l’éclipse de l’Empire américain et au ressac de l’Occident  ?

Où l’on voit les cinq Rois des empires déchus – perse, turc, chinois, russe, arabe – partir à la reconquête de leur gloire passée.

Comment Trump enterre, non l’Amérique d’Obama, mais celle de Virgile.

A quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l’ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi  ?

Pourquoi le vrai piège est celui, non de Thucydide, mais d’Hérodote.

L’Empire est-il, comme le pensait Dante, la forme aboutie de la Cité  ?

Géopolitique ou géophilosophie.

Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il le véritable maître à penser de Mark Zuckerberg  ?

Une rencontre avec l’idéologue de Poutine. Ce qui manque à la Chine pour devenir la première puissance mondiale.

Spengler, Vico, Hegel – ou aucun des trois.

Qu’il y a un temps pour Josué, et un temps pour Abraham.

Le Messie se cache-t-il, vraiment, parmi les mendiants de Rome  ?

Que la terre américaine est, comme l’avait compris Melville, un océan.

Que le désordre du monde a plus de sens qu’il n’y paraît quand on le voit avec les yeux des penseurs et des poètes.

Quarante ans après La Barbarie à visage humain, Bernard-Henri Lévy, philosophe et écrivain, propose ici sa lecture des barbaries contemporaines.

(2) Voir sur PCN-TV /

COMMENT NEOCONS ET LIKUDNIKS ORGANISENT LE ‘MICHEL BASHING’ : BHL VERSUS LUC MICHEL

sur https://vimeo.com/100334600

(3) Je peste souvent contre cette absurdité historique et géopolitique sans nom !  Beaucoup d’écrivains aujourd’hui à l’extrême-gauche commettent un contresens de même nature que celui des Spartakistes allemands en 1916-19, se déclarant « spartakistes », et qui relève de la même erreur d’analyse sur l’Empire romain. Parce qu’ils ne connaissent mal l’Histoire et la géopolitique. Et parce que le Gauchisme développe, singulièrement depuis Mai 1968 en France, Italie ou Belgique, un discours anti-étatique et anti-jacobin. Notamment, des gens comme l’idéologue italien Toni NEGRI, qui parlent des Etats-Unis comme « d’un nouvel Empire romain » (sic). Contresens copié-collé de chez les Altermondialistes par certains idéologues néofascistes ou pro islamistes français et italiens.

Les Américains, c’est Carthage !!! Avec l’impérialisme carthaginois, ils partagent le recours à des armées de mercenaires, la domination par une oligarchie, non pas politique, mais économique et une vision qui consiste non pas à diffuser une culture, mais à piller la planète.

Cela n’a rien de nouveau. Dès 1967, THIRIART pouvait déjà s’emporter: « Nous avons lu, sous la plume d’un journaliste du régime, que les Etats-Unis semblaient devenir la « nouvelle Rome ». C’est là un échantillon de l’inculture historique – crasse –. Les Etats-Unis sont essentiellement un Empire maritime, comme le fut longtemps l’Angleterre, comme tenta de l’être le Japon, entre Tsushima et Hiroshima. Le modèle parfait d’empire maritime demeure Carthage et le modèle parfait d’Empire continental reste Rome » Sur ce sujet capital, Jean THIRIART écrivait encore (« USA : un empire de mercantis. Carthago delenda est », LA NATION EUROPEENNE, n° 21, Bruxelles & Paris, octobre 1967) : « Actuellement la lutte titanesque qui se profile en filigrane et qui s’inscrira dans le siècle à venir, sera la lutte pour l’hégémonie, entre une puissance maritime étalée et une puissance terrestre compacte, entre les Etats-Unis et la Grande-Europe. Les conditions continentales et maritimes ont fait naître des styles extrêmement opposés. Rome a été, malgré ses duretés et ses cruautés (…) une puissance civilisatrice tandis que Carthage n’a été qu’une puissance mercantile. De Rome partaient des hommes qui allaient pacifier, organiser, construire, unifier. De Carthage partaient des marchands, des représentants de commerce ; ils partaient pour aller rapidement s’enrichir (…) De Carthage, il ne reste rien : littérature, style architectural, pensée philosophique, pensée politique : c’est le vide. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec les Etats-Unis où s’observe aujourd’hui ce même phénomène d’une civilisation sans culture. Le navigateur revient toujours chez lui, le continental s’implante. On peut, sans exagération, affirmer que la géographie ou la géopolitique a créé un style politique ».

Les révolutionnaires allemands Karl LIEBKNECHT et Rosa LUXEMBOURG – dont LENINE jugeait les vues étroites et qui ont politiquement échoué  là où les Bolchéviques ont triomphé – ont eu une vision historique complètement faussée en choisissant Spartacus et la Révolte des esclaves pour emblème. Les esclaves révoltés n’étaient nullement le prolétariat antique. Celui-ci, c’est précisément la plèbe, dont les intérêts s’exprimaient dans le Parti populaire et qui formaient l’ossature des Légions de Marius à César. Le légionnaire est obligatoirement un citoyen romain sous la République, héritage de l’ancienne Démocratie directe des origines romaines. La vision des révolutionnaires français de 1789, imprégnés de l’Histoire romaine, a été plus claire. Ce n’est pas sans raison que BABEUF, le « premier communiste de l’Histoire moderne » selon Marx, avait choisi comme prénom révolutionnaire celui de « Gracchus » ! Précisément les Gracques, les deux leaders martyrs du parti populaire, les tribuns de la plèbe assassinés de la République romaine.

La Géopolitique de la Grande-Europe – qui est aussi la base et la matrice des thèses néo-eurasistes – ne fait qu’exprimer une vision globale, politique, éthique, de civilisation que l’on peut résumer par la formule lapidaire « Rome contre Carthage » ! Une formule par laquelle les théoriciens du Jacobinisme dès 1792 – encore eux –  exposaient déjà le combat – lui aussi de civilisation, celui de l’Europe révolutionnaire des Lumières, contre l’Ancien régime des Rois et des Religions – contre leur ennemi principal : l’impérialisme anglo-saxon … Sur l’utilisation du thème « Rome contre Carthage » par la France jacobine, à propos du conflit contre la Grande-Bretagne, illustration du conflit classique géopolitique typique de la Terre – Rome – contre la Mer – Carthage – , il faut lire Louis MADELIN et son remarquable livre LE CONSULAT ET L’EMPIRE !

(4) Influencé par les travaux de Friedrich Ratzel, Rudolf Kjellén et Halford John Mackinder, Karl Haushofer (1869-1946) développe ses théories géopolitiques et fonde en 1924 la revue ‘Zeitschrift für Geopolitik’ (La Revue de Géopolitique). « Ouverte aux chercheurs en géographie de nombreux pays, notamment l’Union soviétique, celle-ci obtient rapidement une audience internationale. S’adressant à un large public, la revue ne présente cependant que la position de la géopolitique allemande6, les membres du comité de rédaction se montrant tous favorables à la révision des clauses territoriales des traités mettant un terme au Premier conflit mondial5. Durant ces années, Haushofer souhaite faire de son approche « une science appliquée et opérationnelle ». » Partisan d’une alliance avec l’Union soviétique, il la défend dans les colonnes de son journal; il réserve un accueil chaleureux au Pacte germano-soviétique (Août 1939), puis, cohérent, condamne le déclenchement de la guerre à l’Est, ce qui entraîne l’arrêt de la publication de son journal en 1941. Après la tentative d’assassinat de Hitler du 20 juillet 1944, la Gestapo fait interner Karl Haushofer à Dachau tandis qu’Albrecht Haushofer, son fils, lié aux conspirateurs, disparaît dans la clandestinité. Ce dernier est toutefois arrêté quatre mois plus tard. Deux semaines avant la fin du conflit, un commando SS l’exécute, de nuit en pleine rue. On retrouve sur lui le recueil de poèmes Les sonnets de Moabit — du nom de la prison berlinoise où il a été incarcéré — qui est considéré comme un témoignage important de la littérature résistante allemande.

(5) Niekisch est le père du concept géopolitique dit du « Grand Espace continental de Vladivostok à Flessingue » (Pays-Bas). Un bloc continental germano-slave. Sa perspective est celle d’Haushofer, mAIS d’Est vers l’Ouest, depuis Vladivostok comme la nôtre ;

Niekisch est aussi le premier des résistant à Hitler :

Dès 1932, Ernst NIEKISCH, idéologue du « National-bolchevisme allemand », publie ce qui est considéré encore aujourd’hui comme le plus important et le plus virulent des pamphlets anti-hitlériens « EINE DEUTSCHES VERHÄNGNISS », en français « Hitler une fatalité allemand »”, illustré de dessins d’André Paul WEBER. Sa publication provoquera en riposte une campagne de presse nazie contre NIEKISCH. Dès cette époque, sa revue “WIDERSTAND” est citée fréquemment dans la revue de presse mensuelle de Heinrich HIMMLER, Reichführer SS, comme « un des principaux organes de l’adversaire ». Dès 1933 et l’arrivée au pouvoir des nazis, le mouvement de NIEKISCH est persécuté, ses membres fréquemment arrêtés, sa revue est interdite en décembre 1934. L’un de ses biographes, Sebastien HAFFNER, dira de lui qu’il « resta au sein du IIIeme Reich, quatre ans durant, le dernier ennemi connu et ouvertement déclaré de Hitler ». Car le vieux leader prussien n’abdiqua jamais. Jusqu’en 1937, son mouvement « WIDERSTAND », reconstitué dans la clandestinité, anime un réseau intellectuel et politique d’opposition intérieure au IIIeme Reich. NIEKISCH, qui a poursuivi au grand jour jusqu’en 1937 son activité éditoriale (un courage unique !), reste le seul opposant ouvertement déclaré et actif au régime nazi. Il est finalement arrêté avec nombre de ses militants le 22 mars 1937. Emprisonné, condamné deux ans plus tard par un tribunal d’exception avec 70 membres du cercle « WIDERSTAND » dont DREXEL et TRÖGER, NIEKISCH sortira par miracle, presque aveugle et paralytique, des geôles nazies en 1945.

Le vieux lutteur participera encore à la naissance de la RDA et, déçu par l’évolution du nouveau régime, finira sa vie en RFA dans un exil intellectuel hautain, n’ayant jamais renoncé à aucune de ses idées.

Cfr. Luc MICHEL, L’ALTERNATIVE NATIONAL-COMMUNISTE, MYTHES ET REALITES DU NATIONAL-BOLCHEVISME 1918-1993, Editions Machiavel, Bruxelles, 2e édition, 1995. Traductions en Anglais, Italien, Espagnol et Portuguais.

(6) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU NEOEURASISME (I) : LES CONCEPTIONS GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART, LE THEORICIEN DE LA ‘NOUVELLE ROME’

sur http://www.lucmichel.net/2018/03/28/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-i-les-conceptions-geopolitiques-de-jean-thiriart-le-theoricien-de-la-nouvelle-rome/

(7)

Ernst JÜNGER (1895-1998) publie en 1932, LE TRAVAILLEUR (Traduction en langue française, Christian Bourgois, Paris 1989). Dans ce livre, JÜNGER s’exprime largement, dans une célébration de l’État, de la technique, comme force mobilisatrice, et du vitalisme. Dans « DER ARBEITER », Ernst JÜNGER prophétisait l’affrontement final de gigantesques Etats impériaux pour la domination mondiale et le triomphe de visions du monde antithétiques. Une vision précisée par JÜNGER dans « L’ETAT UNIVERSEL » publié en 1960. Les thèses du géopoliticien Jean THIRIART sur l’ « Etat géo-idéologique », stade avancé de l’Etat continental géopolitique mettant en oeuvre sa vision du monde, et publiées dès 1965, s’inscrivent dans la perspective ouverte par JÜNGER.

(8) Ardavan Amir-Aslani est avocat et essayiste.

Son dernier livre, DE LA PERSE A L’IRAN, 2 500 ANS D’HISTOIRE, est paru aux éditions Archipel en mars 2018.

(Sources : Editions Grasset – Le Point – EODE Think Tank)

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

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