« LES SANCTIONS AMÉRICAINES SONT DIRIGÉES CONTRE LE PEUPLE RUSSE » (AMBASSADE RUSSE AUX ETATS-UNIS)

 

Luc MICHEL/ 2018 04 07/

* Un chantage transformé en sanctions par Washington, qui n’a rien à voir avec l’actu (Skripal et cie), et que j’avais dénoncé dès septembre 2017 !

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Les nouvelles sanctions américaines décrétées contre des hommes d’affaires et des entreprises russes sont “dirigées contre le peuple russe”, a affirmé ce vendredi l’ambassade russe aux Etats-Unis. “On nous dit que ces mesures ne sont pas dirigées contre le peuple russe.

Elles le sont”, a affirmé l’ambassade sur sa page Facebook, dénonçant un “nouveau coup porté aux relations russo-américaines”.

“Sont désormais sanctionnés les patrons russes ayant refusé de jouer selon le scénario de Washington”, a poursuivi l’ambassade, qui estime que les Etats-Unis ont “réalisé un nouveau pas dans la destruction de la libre entreprise et de la concurrence”. “Dans ces sanctions, nous voyons le désir des Etats-Unis de diviser la société russe. Mais cela ne marchera pas. Sous la pression extérieure, le pays s’est toujours rassemblé autour de son leader”, a-t-elle ajouté, rappelant la très large réélection de Vladimir Poutine à un quatrième mandat mi-mars.

Les nouvelles sanctions américaines visent 38 personnes et entreprises qui s’ajoutent aux 24 déjà ciblées mi-mars en réponse à une soi-disant « ingérence électorale et à plusieurs cyberattaques » dont est accusée sans preuves la Russie. Parmi les personnes ciblées figurent des “oligarques” proches du Kremlin et leurs entreprises, de hauts responsables russes et la société chargée des exportations d’armements de Moscou, Rosoboronexport.

« AFFAIBLIR LA RUSSIE ET SON ECONOMIE »

Le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a de son côté estimé que les sanctions américaines “ont pour but l’affaiblissement de la Russie et de son économie”. “C’est une mesure néfaste et insensée, qui ne mènera nul part. Cette méthode consistant à mettre la Russie sous pression ne donnera jamais de résultats. Mais elle aboutira à une détérioration de relations déjà difficiles”, a abondé Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma.

Le patron du géant russe des hydrocarbures Gazprom, Alexeï Miller, visé par les sanctions américaines, a réagi en assurant que son intégration à la liste noire signifiait qu’il “faisait tout comme il faut”. Egalement sanctionné, Andreï Kostine, le patron de VTB, la deuxième banque russe, a estimé qu’il y “aura des désagréments” à cause de la décision de Washington, mais que la Russie “va les surmonter”.

UN CHANTAGE AUX ELITES ECONOMIQUES RUSSES QUE JE DENONCAIS EN SEPTEMBRE DERNIER …

En quoi consistait le chantage et la longue préparation des sanctions ?

Voici ce que j’annoncais en septembre 2017 :

« Les observateurs doivent prêter attention à la Loi adoptée par le président américain Donald Tramp, dans le but de « contrer l’agression des gouvernements iranien et russe ». Dans toute la Russie, dans les 180 jours (jusqu’au début de février 2018), il s’agit d’identifier les oligarques russes les plus influents et les personnes les plus actives dans les activités de politique étrangère. En outre, « le président américain doit exiger que le gouvernement russe retire les troupes des territoires d’Abkhazie, de Donbass, de la Crimée et de la Transnistrie, puis transfère le contrôle des frontières aux autorités de la Géorgie, de l’Ukraine et de la Moldavie, respectivement ». Ni plus ni moins !

Ainsi, il a été donné à l’élite financière-politique et économique 180 jours (jusqu’au 2 février) pour la réflexion et la fuite des avoirs.

C’est un ultimatum pratique, pour que certains se distancient du «régime de Poutine», pour d’autres simplement de quitter le Kremlin.

Les informations nécessaires ont été collectées depuis longtemps.

Après le 2 février 2018, la persécution commencera selon les «lois américaines». Pour ainsi dire, le cadeau du bon « oncle Trump » au premier stade de la campagne électorale présidentielle russe. L’agenda coïncide ! (…) Quelle est la portée de la loi sur les sanctions, signée par Trump ?

Cela signifie que les Américains, après avoir adopté cette loi, ont brûlé tous les ponts et tous les vaisseaux derrière eux. Les Américains ne seront pas en mesure de donner un coup de barre arrière, sinon ce sera leur défaite. Les conditions intransigeantes, imposées par les États-Unis aux oligarques russes, doivent être remplies sans alternative. La guerre c’est la guerre ! »

* Lire sur :

LA GUERRE C’EST LA GUERRE, SALE TEMPS POUR LES ELITES COMPRADORES EN RUSSIE !

sur http://www.lucmichel.net/2017/09/06/luc-michel-%D0%BB%D1%8E%D0%BA-%D0%BC%D0%B8%D1%88%D0%B5%D0%BB%D1%8C-%D0%B2%D0%BE%D0%B9%D0%BD%D0%B0-%D0%B5%D1%81%D1%82%D1%8C-%D0%B2%D0%BE%D0%B9%D0%BD%D0%B0-la-guerre-cest-la-guerre-sale/

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GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU NEOEURASISME (III) : L’ECOLE EURO-SOVIETIQUE DE GEOPOLITIQUE A-T-ELLE INSPIRE LES THESES D’ANDROPOV ET DE LA ‘FRACTION NATIONALE-PATRIOTE’ DU PCUS ?

 

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 04 05/
LM.GEOPOL - Genèse neoeurasisme III andropov (2018 04 05) FR (2)

« Jean Thiriart, s’adressait à Andropov au début des années 80 dans son traité L’Empire euro-soviétique de Dublin à Vladivostok, destiné à devenir le manuel géopolitique des « patriotes » russes modernes »

(Dr Alexander Yanov, « The Puzzles Of Patriotic Communism »,

Boston University, 1996)
LM.GEOPOL - Genèse neoeurasisme III andropov (2018 04 05) FR (3)

Nous avons vu dans les Parties I et II de mon analyse (1), que le « Néoeurasisme » actuel était la matrice et la genèse de l’Eurasisme moderne. Mais l’influence de l’Ecole euro-soviétique de géopolitique ne s’est pas limitée à cela. Elle a inspiré à la fois la réforme avortée du dirigeant soviétique Andropov et ensuite dans la résistance soviétique aux liquidateurs Gorbatchev et Eltsine, celle de la « Fraction nationale-patriotique » du PCUS. Cette affirmation n’est pas la mienne, mais celle d’un Soviétologue de premier plan, le Dr Alexander YANOV, dans son analyse « The Puzzles Of Patriotic Communism, Gennadi Zyuganov, The Russian Milosevic? » (1996) (2) !

LM.GEOPOL - Genèse neoeurasisme III andropov (2018 04 05) FR (4)

Déjà, dans les Années 1928-30, les thèses eurasistes initiales, développées dans les milieux de l’émigration en France et en Allemagne, avaient influencé le PCbR (devenu le PCUS). A un moment où Staline imposait sa ligne « nationale-bolchévique » (3) (4) …

# I – QUELLES SONT LES ANALYSES DU SOVIETOLOGUE ALEXANDER YANOV ?

Parlons des analyses du Dr Alexander YANOV qui faisait en 1996 de THIRIART « l’inspirateur des thèses d’ANDROPOV » et de la « Fraction nationale-patriote » du PCUS. Une analyse qui rejoint nos thèses et fait de l’Ecole euro-soviétique de géopolitique et de THIRIART le « père idéologique occulté du renouveau russe » …

QUI EST LE DR ALEXANDRE YANOV ?

Cette analyse, extrêmement bien documentée, a été publiée en 1996 sous le titre « The Puzzles Of Patriotic Communism, Gennadi Zyuganov, The Russian Milosevic? » (Boston University, USA) par le Dr Alexander YANOV, un analyste lié aux Instituts de recherche américains, et alors très connu à Moscou.

Le Dr Alexander YANOV est un analyste politique et un soviétologue amplement publié en Union soviétique dans les années 50 et 60, il a avec succès défendu sa thèse sur « Les Slavophiles et Constantin Leontyev » en 1970. En 1974, après que son « Histoire de l’Opposition politique en Russie » fut envoyée en Occident, « attirant l’intérêt intense du KGB, on lui a offert le choix entre l’émigration ou la prison ». Il a écrit de nombreux livres et articles, principalement : « La détente après Brejnev : les racines intérieures de la politique étrangère soviétique » (1977) ; « Le drame des années 60 soviétiques : Une réforme perdue » (1984) et « Le défi russe et l’année 2000 » (1987).

L’Université de Boston disait de son œuvre en 1996 que « ces ouvrages constituent non seulement le traitement qui fait  le plus autorité sur le fil « patriotique » dans la politique contemporaine russe mais une unique approche à l’étude de l’histoire russe »

QUELLE EST LA THESE DU DR YANOV ?

LES DEUX PERESTROIKA …

Celui-ci appuie indubitablement ma thèse sur d’une part l’influence primordiale de THIRIART comme inspirateur des thèses néoeurasistes et d’autre part sur leur diffusion par le canal de ZIOUGANOV et pas de DOUGUINE (dont le rôle a été surestimé par Marlène LARUELLE, prise d’empathie, comme jadis TAGUIEFF pour Alain de Benoist).

L’auteur y étudie la montée de la « fraction nationale-patriote » – opposée à la fraction libérale partisane de la détente – au sein du PCUS depuis 1970, son échec avec la mort d’Andropov, sa résurrection avec le KPRF et ZIOUGANOV.  D’où le titre, YANOV écrit en 1996, à un moment où le KPRF est aux portes du pouvoir en Russie et en passe de faire ce que LUKASHENKO a réussi au Belarus. Il faudra l’alliance des oligarques russes, de l’appareil d’Etat américain et des « spin doctors » venus des USA pour maintenir le régime d’Eltsine au pouvoir …

Il y oppose deux Perestroïka :

– l’une, nationaliste (qui a échoué en Russie à cause de la mort prématurée d’ANDROPOV, mais qui plus tard a réussi en Yougoslavie avec MILOSEVIC, d’où le titre de l’analyse)

– à l’autre, libérale, engagée par GORBATCHEV.

En pages 14 et 15, Jean THIRIART, malgré quelques graves erreurs d’appréciation de l’auteur, y est présenté comme l’inspirateur au début des Années 80 d’Andropov et de cette Fraction nationale-patriote du PCUS. Ce qui confirme aussi par ailleurs mes analyses sur la diffusion de nos thèses dans l’intelligentsia soviétique du PCUS dans les années 80.

Que dit le YANOV de la Fraction nationale-patriote du PCUS et de l’influence de THIRIART sur celle-ci dès 1980 dans « Les puzzles du communisme patriotique : Gennadi Ziouganov, le Milosevic russe ? » :

« Leur logique était simple et irrésistible : un empire militaire ne peut pas survivre sans un ennemi et une confrontation permanente. Il n’était simplement pas désigné pour la paix. La détente somnolente brejnévienne le tuait. Non seulement, les « patriotes » avaient la bonne réponse au malaise impérial : c’était la seule bonne réponse (…) Jean Thiriart, s’adressait à Andropov au début des années 80 dans son traité L’Empire euro-soviétique de Dublin à Vladivostok, destiné à devenir le manuel géopolitique des « patriotes » russes modernes. Voici les thèses centrales de Thiriart : (…) « Les maîtres du Kremlin font face à un choix historique. La géopolitique et la géostratégie forceront l’URSS soit à créer une Europe soviétique soit à cesser d’exister comme grande puissance. » (…) La perestroïka nationaliste, victorieuse quelques années plus tard en Serbie, a été vaincue en Russie parce qu’en février 1984 les « patriotes » russes ont perdu leur Milosevic. Dévastés par cette perte, mis dans l’incapacité et démoralisés, ils se sont retirés aux marges de la politique soviétique, dégageant la voie pour une perestroïka libérale ». Et l’auteur ajoute, soulignant le caractère déterminant des thèses de THIRIART, que « Les seules nouvelles idées capables d’inspirer les Russes sans détruire l’empire furent celles du nationalisme impérial (exactement les mêmes que celles qui furent utilisées à la fin des années 80 par Slobodan Milosevic) » (5).

Les thèses géopolitiques de la fraction nationale-patriote sont aujourd’hui celles de POUTINE.

QUE VOULAIT LE DIRIGEANT SOVIETIQUE ANDROPOV ?

La journaliste française Laure MANDEVILLE, experte en Russophobie (6), précise qu’ « Andropov détestait l’Occident et ses valeurs » et voit en lui l’ « inspirateur » de POUTINE, qui a choisi « une vision plus eurasienne de l’avenir russe », « au nom d’une idéologie patriotique aux relents weimariens ». Lire « nationale-bolchevique », suivant les analyses du politologue Walter LAQUEUR sur Weimar et la Russie des débuts de l’Ere Eltsine (7), reprises aujourd’hui par Marlène LARUELLE (8) (9).

Aucune mention n’est faite de DOUGUINE dans cet article, que Alexander YANOV connaît sans aucun doute, puisqu’il cite par ailleurs les thèses de THIRIART publiées en russe dans le n°1 d’ELEMENTY (ЭЛЕМЕНТЫ, 1992).

# II – D’ANDROPOV A MILOSEVIC …

Il faut encore préciser la place de MILOSEVIC dans cette analyse …

ESQUISSE DU « NATIONAL-COMMUNISME »

Une précision de départ tout d’abord. Les politologues sérieux, pas les flics de la pensée politique des Universités franco-belges, classent dans une même catégorie, qu’ils nomment le « National-communisme », des mouvements politiques comme le KPRF russe, le régime de LUKASHENKO au Belarus ou encore le SPS de MILOSEVIC ou la JUL, la « Gauche Unie Yougoslave » de Mirjana MARKOVIC.

ET bien entendu notre PCN, qui idéologiquement et politiquement, les a tous précédé de presque une décennie (dès le début des Années ’80). Lorsque nous étions représentés au Parlement Wallon, en Belgique, dans les Années 1996-98, la questure nous avait étiquetés « national-communistes ».

QUE VOULAIT ET QUE REPRESENTAIT MILOSEVIC ?

MILOSEVIC est le produit d’un processus collectif et d’une stratégie politique. Dans son livre MILOSEVIC, UNE EPITAPHE (10), l’éditeur serbe Vidosav STEVANOVIC, un adversaire radical du président yougoslave, analyse cet aspect méconnu de l’histoire :

« L’ascension de Milosevic a quelque chose de fabriqué et de prémédité. Il ne s’est pas imposé tout seul. Quelqu’un l’a choisi et proposé aux cercles les plus fermés du Parti, de l’armée et de la police. Ce quelqu’un, c’est son frère aîné Borislav, policier professionnel, diplomate à l’occasion. Il a passé un an à Moscou dans le cadre d’une formation secrète; or, là-bas, tout ce qui est secret est lié au KGB. Ceux qui ont reçu la même formation ou qui partagent les mêmes idées sont nombreux en Yougoslavie: ce sont des adeptes cachés d’un stalinisme imprégné de slavophilie et d’orthodoxie. Les académiciens n’ont pas été seuls à rédiger le Mémorandum: d’autres conjurateurs l’ont préparé ».

Il y a une interaction entre les nationaux-patriotes russes et ceux de Yougoslavie. Une même volonté de renouvellement idéologique. Une même angoisse de préserver à la fois l’Etat et le système socialistes, étroitement liés. Et un même front politique et idéologique contre les libéraux pro-occidentaux.

La mort d’ANDROPOV, le « Milosevic russe » selon le Dr YANOV, a fait que les Russes ont échoué là où les Yougoslaves ont réussi. Les « Gorbatchev » yougoslaves ayant perdu la bataille vers 1987-88. Evoquent le coup d’état de 1991 à Moscou, Vidosav STEVANOVIC précise ce qui suit : « Les premiers jours, les hommes de Milosevic fêtent publiquement la “victoire des forces saines”; dans les bureaux du gouvernement, les bouchons sautent. Puis, c’est la déception. Le putsch en Union soviétique est un échec. Mais les alliés d’aujourd’hui et de demain, communistes et nationalistes, sont bien vivants. Le frère aîné maintient un contact permanent avec eux » (…) Milosevic garde un œil sur l’Union Soviétique. Les communistes et les nationalistes vont-ils s’y allier à temps et sauver l’empire qui vacille?  Si cela n’a pas lieu, il leur donnera l’exemple en créant, sur les bases renouvelées du national-communisme, une petite royauté expérimentale dont il sera le cœur. »

LA IIIe YOUGOSLAVIE :

LABORATOIRE DU « NATIONAL-COMMUNISME »

Et ce sera la mise sur pied de la nouvelle Yougoslavie, la troisième, celle de Milosevic, que certains, comme moi, ont appelé « le laboratoire du national-communisme » (11).

STEPANOVIC évoque  « les communistes, du moins ceux de Belgrade (…) restés fidèles a eux-mêmes (…) Ceux-ci, grâce a la contre-méthode de leur leader combinent toutes ces résistances et ces idéologies en une même composition chimique de forte puissance. Dans une sorte de néonationalisme, produit dans les laboratoires du régime et distribué gratuitement par les medias. »  Ces précisions sont éclairantes et expliquent les thèses du Dr Alexander YANOV.

LES OPPOSITIONS ENTRE FRACTIONS LIBERALES PRO-OCCIDENTALES ET FRACTIONS SOCIALISTES LORS DE L’EFFONDREMENT DES REGIMES SOCIALISTES A L’EST A PARTIR DES ANNEES 80 ET LE « PROCESSUS DE TRANSITION » 

Vaste sujet, que je vais essayer de vous synthétiser …

 Le « processus de transition » répond à un concept à la fois économique et politique. Qui est la notion centrale du passage des économies socialistes à l’économie libérale-capitaliste mondialisée. Ce processus d’ailleurs dépasse très largement l’économie pour concerner l’ensemble du passage de l’ancienne société à l’économie capitaliste et à l’état libéral. Un processus global donc à la fois économique, politique, social et culturel. La « mise au pas » – pour employer le vocabulaire du IIIe Reich – d’une nation au diapason du monde libéral américanisé !

Partout à l’Est, ce processus a été réalisé. Sauf au Belarus, où le président Lukashenko l’a à partir de 1996 arrêté et inversé, maintenant l’Etat socialiste dit « post-soviétique ». Ce qui explique la haine de l’Occident pour l’homme d’état de Minsk. Et sauf en Yougoslavie jusqu’en 2000 et le renversement de Milosevic par un coup d’état rampant pro-occidental.

On l’ignore souvent, mais la Yougoslavie, celle de Tito agonisante des Années 80, a été aussi le laboratoire de la liquidation du Socialisme à l’Est. Précisément avant que Milosevic et ses partisans y mettent un coup d’arrêt. Borislav Jovic, l’homme de Milosevic qui représentait alors la Serbie a la Présidence yougoslave, déclare : «  Nous ne sommes pas la Roumanie : l’armée, la police et le peuple sont de notre côté ». « A Belgrade, grâce  a la contre méthode de Milosevic, quelque chose d’autre a lieu en effet qu’on  pourrait appeler la « contre-glasnost », précise Vidosav STEVANOVIC. Le mot « peuple » remplace le mot « classe » sur lequel reposait tout l’idéologie marxiste. Cela suffit pour arrêter la marche de l’Histoire. »

MILOSEVIC : COUP D’ARRET AU PLAN OCCIDENTAL !

L’analyse de Vidosav STEVANOVIC est importante pour expliquer et comprendre. A la fois parce qu’elle vient d’un partisan de l’Occident et d’un adversaire de Milosevic et parce qu’elle met, involontairement, l’accent sur ce qui s’est véritablement passé alors en Yougoslavie.

L’émergence de Milosevic, la naissance de la IIIe Yougoslavie et le coup d’arrêt donné à la marche du capitalisme et de l’OTAN, ce n’est pas une question relative au « nationalisme » ou aux nationalismes. C’est tout autre chose. Et le nationalisme n’a été qu’un instrument. Aux mains de l’Occident pour démembrer la Yougoslavie en soutenant les nationalismes centripètes mortifères. Mais aussi un instrument aux mains de Milosevic pour maintenir l’Etat et le système socialistes :

« A ce moment, la Yougoslavie, déstabilisée, ne se pose sérieusement qu’une seule question : comment sortir du socialisme ? précise STEVANOVIC. Le socialisme yougoslave se distingue de celui de ses frères de l’Est : plus libéral (…) les frontières sont ouvertes, le tourisme se développe, une partie de l’économie relève du secteur privé, l’autogestion signifie – du moins si l’on en croit ses théoriciens – que les entreprises appartiennent aux employés. Les ligues de communistes autorisent une sorte de glasnost discrète, les intelligentsias rouspètent et s’agitent. Tito est suffisamment présent pour maintenir tant bien que mal le système des crédits  et  l’oisiveté. Le processus de libéralisation du plus grand et plus riche Etat balkanique se déroulera  peut-être  plus facilement et plus rapidement qu’ailleurs. Il suffirait d’agir de façon raisonnable ».

Mais la fraction socialiste de la Ligue des Communistes – le parti yougoslave – choisi Milosevic et celui-ci organise sa « contre-glasnost » :   « Les événements se  seraient déroulés ainsi si « l’homme fort de Belgrade » n’avait pas été là, précise STEVANOVIC.  Milosevic, lui, soulève  une  tout autre question : comment préserver le maximum de « même » ? Comment sortir du socialisme en retournant au communisme ? » !

Vidosav STEVANOVIC explique aussi clairement le processus (pour le défendre) en œuvre au milieu des Années 80 en Yougoslavie : « Le pouvoir fédéral et son président libéral, Ante Markovic, tentent alors de réformer l’économie.

La réforme de Markovic reposait sur quatre postulats : a) la mise sur pied d’institutions commerciales ; b) l’ouverture du pays au monde ; c) l’instauration d’un Etat de droit s’accompagnant d’un élargissement des droits de l’homme ; d) la démocratisation de la vie politique et l’introduction d’un système pluripartite… » « Il convient de préciser que ces postulats n’ont pas toujours été entièrement explicites ; dans le cas contraire, la résistance aurait vraisemblablement été plus forte, ajoute STEVANOVIC. La propriété publique- encore une des originalités de la Yougoslavie – devait être privatisée selon un processus appliqué plus tard avec succès en Pologne, en Hongrie et en Tchéquie. Les privatisations devaient se dérouler sur cinq ans. » Un processus que l’économiste Mladan DINKIC appelle « L’Economie de la destruction- Le grand pillage de la nation ».

Le processus de transition s’accompagne, comme partout ensuite, d’un volet politique (12) (13) :  « Ce libéralisme économique s’accompagne d’une libéralisation politique. Le gouvernement fédéral ouvre ses portes au système pluripartite et autorise les républiques à l’instaurer selon leurs besoins et à leur manière. Il se montre cohérent avec lui-même, mais ouvre ainsi la boîte de Pandore de la folie balkanique. Les  fantômes du passé – contenus un demi-siècle durant par une idéologie oppressive – refont surface, plus vigoureux et déments que jamais ». Dans le contexte balkanique, comme plus tard dans le Caucase, cela s’avérera criminel. Ce crime n’est pas celui de Milosevic. C’est celui de l’Occident, des USA, de l’OTAN, des politiciens de l’UE ! De ceux qui ont la boîte de Pandore yougoslave.

# ANNEXE :

« THE PUZZLES OF PATRIOTIC COMMUNISM, GENNADI ZYUGANOV, THE RUSSIAN MILOSEVIC? 

Analyse du Dr Alexander YANOV, PUBLICATION SERIES, Nr 12, ISCIP / Institute for the Study of Conflict, Ideology and Policy, Boston University, USA, Juin 1996.

Extraits :

(version française / Service de Presse du PCN)

« Leur logique était simple et irrésistible : un empire militaire ne peut pas survivre sans un ennemi et une confrontation permanente. Il n’était simplement pas désigné pour la paix. La détente somnolente brejnévienne le tuait. Non seulement, les « patriotes » avaient la bonne réponse au malaise impérial : c’était la seule bonne réponse.

(…)  Jean THIRIART, s’adressait à Andropov au début des années 80 dans son traité L’Empire euro-soviétique de Dublin à Vladivostok, destiné à devenir le manuel géopolitique des « patriotes » russes modernes.

Voici les thèses centrales de THIRIART :

– « Ce n’est pas la guerre – c’est la paix qui épuise l’Union soviétique. En fait, elle ne peut pas exister dans des conditions de paix » ;

– « L’Empire russe a hérité le déterminisme, les soucis, les risques et la responsabilité du Troisième Reich, la destinée de l’Allemagne. Du point de vue géopolitique, il est un héritier du Troisième Reich ». ;

– « C’est pourquoi « il ne lui reste rien que de réaliser le mouvement de l’Est vers l’Ouest, ce que le Troisième Reich a raté d’accomplir de l’Ouest vers l’Est » ;

– « Les maîtres du Kremlin font face à un choix historique. La géopolitique et la géostratégie forceront l’URSS soit à créer une Europe soviétique soit à cesser d’exister comme grande puissance. » (…)

Mais si les « patriotes » ont compris cela, comment se fait-il qu’Andropov, un stratège né, ne l’a pas compris ? Et s’il l’avait compris, alors ses choix furent réduits à deux : soit de prendre le risque d’une guerre européenne avec une perestroïka nationaliste soit d’accepter une lente agonie pour son cher empire. Peut-il y avoir un doute à ce qu’il a choisi ?

Si cette analyse est correcte, le puzzle principal du communisme « patriotique » semble être résolu. La perestroïka nationaliste, victorieuse quelques années plus tard en Serbie, a été vaincue en Russie parce qu’en février 1984 les « patriotes » russes ont perdu leur Milosevic. Dévastés par cette perte, mis dans l’incapacité et démoralisés, ils se sont retirés aux marges de la politique soviétique, dégageant la voie pour une perestroïka libérale (…)

Les seules nouvelles idées capables d’inspirer les Russes sans détruire l’empire furent celles du nationalisme impérial (exactement les mêmes que celles qui furent utilisées à la fin des années 80 par Slobodan Milosevic). Mais ces recours étaient aux mains des « patriotes». »

NOTES ET RENVOIS :

(1) Cfre. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU NEOEURASISME (I) :

LES CONCEPTIONS GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART, LE THEORICIEN DE LA ‘NOUVELLE ROME’

http://www.lucmichel.net/2018/03/28/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-i-les-conceptions-geopolitiques-de-jean-thiriart-le-theoricien-de-la-nouvelle-rome/

Et GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU NEOEURASISME (II) :

L’ECOLE EURO-SOVIETIQUE DE GEOPOLITIQUE (1982-1991)

sur http://www.lucmichel.net/2018/04/03/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-ii-lecole-euro-sovietique-de-geopolitique-1982-1991/

(2) Dr Alexander YANOV, « The Puzzles Of Patriotic Communism, Gennadi Zyuganov, The Russian Milosevic? », PUBLICATION SERIES, Nr 12, ISCIP / Institute for the Study of Conflict, Ideology and Policy, Boston University, USA, Juin 1996.

(3) Cfr. M. Agursky , IDEOLOQIA NATSIONAL-BOLSHEVIZMA, Moscou, 1980;

  1. Agursky , L’IDEOLOQIE NATIONALE-BOLCHEVIQUE, Thèse, Ecole des Hautes Etudes, Paris, 1983;
  2. Agursky , THE THIRD ROME. NATIONAL BOLCHEVISM IN THE USSR, Westview Press, Boulder, 1987;
  3. Agursky , LA TERZA ROMA. IL NAZIONALBOLSCEVISMO IN UNIONE SOVIETICA, Il Mulino, Bologne, 1989.
  1. AGURSKY est le fils de Samuel AGURSKY (1889-1947) qui fut secrétaire général de la section juive du Parti Communiste de l’URSS, puis directeur de l’lntitut d’histoire de ce parti.

LA “TROISIENE ROME” : LE NATIONAL-BOLCHEVISNE EN UNION SOVIETIQUE , c’est sous ce titre de qu’ AGURSKY réunit les différentes formes de National-bolchevisme en Russie puis en Union soviétique, du milieu du XIXe siècle au triomphe du Stalinisme et du socialisme dans un seul pays en 1927. La thèse centrale d’ AGURSKY est que la Révolution d’octobre fut éminemment et principalement russe et nationaliste avant tout et qu’elle rejoignait ainsi la mission messianique de Moscou et de la Russie, se voulant la “Troisième Rome” succédant à Rome et à Constantinople et le centre d’unification du monde. La volonté de révolution mondiale et l’internationalisme du Komintern étant placés au service implicite de cette mission.

AGURSKY étudie longuement les fondements historiques et culturels en Russie de ceux qui attribuent à ce peuple un rôle salvateur et révolutionnaire dans le monde, notamment les courants panslaviste, populiste et socialiste-révolutionnaire. L’une des thèses d’ AGURSKY est que LENINE a révisé le Marxisme en le nationalisant et en le russifiant et que STALINE a accompli et porté à son terme ce processus. Avec la victoire des bolcheviques, Moscou, la “Troisième Rome”, devient donc le centre du mouvement révolutionnaire mondial et rejoint par là la mission traditionnelle de la Russie. AGURSKY définit d’ailleurs le Bolchevisme comme l’ “association du Communisme et de la Nation russe”.

Son livre (non édité en français, alors que la thèse a été soutenue en français à Paris !), bien qu’hostile au National-bolchevisme et au Stalinisme, est aujourd’hui incontournable dans l’étude des différentes formes russes du National-bolchevisme et il est particulièrement dommage que les universitaires qui étudient le National-bolchevisme en France et en Allemagne lui attribuent, volontairement sans doute, peu d’intérêt. Il est vrai qu’il remet fondamentalement en cause leur thèse centrale qui fait du National-bolchevisme une excroissance de la “Révolution conservatrice” et de l’extrême-droite. Mettre en parallèle la thèse du professeur AGURSKY, qui présente un National-bolchevisme issu de la gauche la plus extrême, met évidemment à néant les thèses de DUPEUX (et de ses suiveurs français et britanniques) sur le National-bolchevisme germanique, qui lui est apparenté idéologiquement.

(4) Cfr. Yitzhak M Brudny, REINVENTING RUSSIA: RUSSIAN NATIONALISM AND THE SOVIET STATE, 1953-1991, Russian Research Center Studies #91.

Et : David Brandenberger, NATIONAL BOLSHEVISM. STALINIST MASS CULTURE AND THE FORMATION OF MODERN RUSSIAN NATIONAL IDENTITY, 1931-1956, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 2002 ;

(5) Extraits en version française, Service de Presse du PCN (PCn-SPO), 2010.

(6) Cfr. Laure MANDEVILLE, LA RECONQUETE RUSSE, Grasset, Paris, 2008.

Un livre dans la droite ligne de la Russophobie atlantiste, qui puise ouvertement ses sources dans la Russophobie et le racisme anti-slave des théoriciens fascistes des Années 1920-45. MANDEVILLE cite comme ainsi comme source d’inspiration pour appréhender le « destin » russe un « livre brillant » de Henri MASSIS, DECOUVERTE DE LA RUSSIE, publié en 1944 sous l’occupation et avec l’accord de la censure allemande !

Auteur de DEFENSE DE L’OCCIDENT (Plon, Paris, 1926), son livre le plus célébre, où il part notamment en croisade contre l’éveil, des peuples colonisés, MASSIS (1886-1970) était un spécialiste de la dénonciation des « hordes asiates russes ». Anti-dreyfusard, nationaliste et revanchard, Massis est très tôt attiré par Charles Maurras et l’Action française. Dans CHEFS. LES DICTATEURS ET NOUS (1939), il publie la transcription d’un entretien qu’il a eu avec Benito Mussolini et il se prononce en faveur de la doctrine fasciste. Il manifeste également son appui à Salazar, dont les idées sont proches de celles de Maurras, et à Franco. Engagé aux côtés des intellectuels fascistes, Henri Massis fut l’un des principaux rédacteurs du « Manifeste des intellectuels français pour la défense de l’Occident et la paix en Europe », publié en octobre 1935 en soutien à la politique d’expansion mussolinienne. Il se rallia, après la défaite de 40, au maréchal Pétain, et occupa un temps un poste de chargé de mission au secrétariat général de la Jeunesse. Son activité ne se ralentit pas après la guerre ; militant à l’Union des intellectuels indépendants, il collabore à de nombreux journaux et revues d’extrême-droite comme ASPECTS DE LA FRANCE, LA NATION FRANÇAISE, ITINERAIRES.

On notera avec intérêts que dans DEFENSE DE L’OCCIDENT, MASSIS dénonçait particulièrement des éléments importants de la « tentation nationale-bolchévique », notamment « l’orientation à l’Est », s’en prenant à « l’orientation de plus en plus extra-européenne de l’Allemagne, ses accointances grandissantes avec des mouvements venus de l’Est, comme le bolchévisme et l’irrationnalisme asiatique ». Massis « désignait l’Est comme source de tous les dangers: la dérive irrationnelle de l’Allemagne, sa collusion de facto avec le bolchévisme perçue par Massis comme une resucée du panslavisme irrationnaliste ».

MANDEVILLE s’inscrit donc bien en droite ligne dans cette tendance initiée par l’extrême-droite fasciste des Années 1920-45, pour laquelle, comme l’écrivait MASSIS, « le danger vient de l’Est ».

(7) ) Cfr : Walter LAQUEUR, WEIMAR, A CULTURAL HISTORY, 1918-1933, London, Weidenfeld and Nicolson, 1974;

WEIMAR, UNE HISTOIRE CULTURELLE DE L’ALLEMAGNE DES ANNEES 20, Paris, Robert Laffont, 1978;

BLACK HUNDREDS: THE RISE OF THE EXTREME RIGHT IN RUSSIA, New York : HarperCollins, 1993;

DER SCHOSS IST FRUCHTBAR NOCH. DER MILITANTE NATIONALISMUS DER RUSSISCHEN RECHTEN, Kindler, München, 1993;

Et HISTOIRE DES DROITES EN RUSSIE. DES CENTURIES NOIRES AUX NOUVEAUX EXTREMISTES, Éditions Michalon, 1996;

Walter Zeev LAQUEUR, né le 26 mai 1921 à Breslau en Allemagne (l’actuelle Wrocław en Pologne) d’une famille juive, est un historien américain et un éditorialiste politique. En 1938 Laqueur quitte l’Allemagne pour la Palestine mandataire. Ses parents, qui ne pouvaient pas partir, moururent durant la Shoah. Il a vécu en Palestine/Israël entre 1938 et 1953 et depuis au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Il a été directeur de l’Institut d’Histoire contemporaine et de la bibliothèque Wiener à Londres de 1965 à 1994. Il a fondé et édité le Journal of Contemporary History avec George Mosse, Survey de 1956 à 1964 et les Washington Papers. À partir de 1969 il est membre, puis président (jusqu’en 2000), de l’International Research Council CSIS Washington. Il a été professeur de l’histoire des idées à l’Université de Brandeis de 1968 à 1972 et professeur à l’Université de Georgetown de 1976 à 1988. Il a été professeur affilié d’histoire et de politique à Harvard, à l’Université de Chicago, à l’Université de Tel Aviv et à l’Université Johns Hopkins.

(8) Cfr. Marlène LARUELLE, LE ROUGE ET LE NOIR, avec M. Gabowitsch, M. Mathyl, E. Moroz, V. Pribylovski, V. Shnirelman, A. Tarasov, A. Umland. – CNRS Editions, Paris, 2007.

(9) Cfr. La pertinente critique de J.M. CHAUVIER, « Cette Russie qu’occultent les clichés », dans LE MONDE DIPLOMATIQUE, Mars 2008 , qui démonte les amalgames à la Taguieff de Marlène LARUELLE dans LE ROUGE ET LE NOIR :

« Une Russie « rouge et noire », sinon « rouge-brune » ? Certains opposants russes la qualifient déjà de « fasciste », voire de « nazie ». Se référant à Pierre André-Taguieff, un ouvrage dirigé par Marlène Laruelle cible le « nationalisme russe », un concept flou pour un phénomène disparate : l’auteur prétend réunir, sans les confondre, l’étatisme traditionnel en Russie (dont le « patriotisme économique » actuel) et le nationalisme ethnique ou raciste, relativement inédit et marginal. Décrit en cercles concentriques, le champ politique nationaliste est à nouveau central, avec des hommes de pouvoir tels que M. Poutine ou M. Evgueni Primakov. La présentation du deuxième cercle repose sur un amalgame entre le Parti communiste de M. Guennadi Ziouganov (qu’un auteur classe à l’extrême droite), la formation « plus anticommuniste » (sic) de M. Vladimir Jirinovski et la mouvance pluraliste Rodina. Le troisième cercle englobe l’Unité nationale russe (M. Alexandre Barkachov) et le Parti national-bolchevique (M. Edouard Limonov), l’un et l’autre classés « néofascistes » (…) Enfin, il y a la périphérie, une sombre forêt où pullulent les oiseaux exotiques de mauvais augure : hitlériens, eurasiens, néopaïens, « aryanistes » ouvertement racistes. Plusieurs auteurs, très érudits, prétendent voir des « origines soviétiques » à toutes ces espèces. Leur influence serait réelle dans les sphères dirigeantes, que pourrait séduire une « utopie antioccidentale », en particulier l’eurasisme prôné par le redoutable Alexandre Douguine, figure emblématique de la « nouvelle droite » russe, liée à son homologue européenne (…)

A cet ouvrage, il manque peut-être un chapitre, significativement absent de tous les livres sur les extrémismes. Il nous parlerait de l’intégrisme néolibéral – du type Aslund-Sachs-Gaïdar (ou Hayek-Friedman-Pinochet) : la séduction qu’il a exercée sur les démocrates russes et les violences qu’il a infligées à la société postsoviétique ont précédé les réactions stigmatisées comme « nationalistes » ou « populistes ». Il eût été intéressant, par ailleurs, d’expliquer le ralliement du parti de M. Limonov (officiellement interdit depuis avril 2007) à la mouvance L’Autre Russie de l’ancien champion du monde d’échecs et très libéral Garry Kasparov, soutenu par la fondation américaine National Endowment for Democracy. Sur toutes leurs manifestations anti-Poutine, en 2007, flottait le drapeau national-bolchevique que Marlène Laruelle et son éditeur ont choisi pour la couverture de leur livre, bien que cet exhibitionnisme politique ne puisse qu’ajouter à la confusion (Ressemblant au drapeau nazi, rouge avec un cercle blanc, mais affublé d’une symbolique communiste, il affiche, au centre, non pas la croix gammée, mais une faucille et un marteau). »

(10) Cfr. Vidosav STEVANOVIC, MILOSEVIC, UNE EPITAPHE, Fayard, Paris, 2000.

(11) Sur la IIIe Yougoslavie, laboratoire du National-communisme :

Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

GEOPOLITIQUE RETROSPECTIVE : LE DEFI DE LA YOUGOSLAVIE DE MILOSEVIC (LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE II)

sur http://www.lucmichel.net/2017/11/25/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-retrospective-le-defi-de-la-yougoslavie-de-milosevic-les-guerres-de-yougoslavie-ii/

Sur le National-communisme :

Cfr. Luc MICHEL, L’ALTERNATIVE NATIONAL-COMMUNISTE, MYTHES ET REALITES DU NATIONAL-BOLCHEVISME 1918-1993, Editions Machiavel, Bruxelles, 1ère édition 1991, 2e édition, 1995.

Traductions en Anglais, Italien, Espagnol et Portuguais.

(12) J’évoque aussi ce « processus de transition » à propos de la Libye de Kadhafi.C’est effectivement le même processus qui a détruit la Jamahiriya libyenne de Kadhafi. Détruite sur un scénario qui rappelle étroitement la Yougoslavie et ce n’est pas un hasard.

La Libye aussi, depuis 2003, avait une aile libérale, opposée à celle des socialistes patriotes. Celle rassemblée derrière Saïf Al Islam, qui a amené libéraux et islamistes (comme le président du pseudo CNT Abdeljalil) au pouvoir. Il faut lire les pages révélatrices de Bernard-Henry Levy sur Saïf dans son livre d’auto-propagande personnelle « LA GUERRE SANS L’AIMER », où il pose la question qui choque : « comment celui qui était des nôtres (l’expression est de lui) a-t-il pu rejoindre son père ? »… Là le régime a aussi été déstabilisé et attaqué de l’intérieur. Avant que les bombes, les armées et les mercenaires de l’OTAN et des USA ne viennent finir le travail. J’ai vécu de l’intérieur cette prise de la Libye, aux côtés de nos camarades socialistes du MCR (dont je dirigeais le Réseau paneuropéen). J’ai vu comment les illusions de Tripoli sur la coexistence pacifique et l’économie globalisée ont permis aux libéraux libyens de se constituer en Cheval de Troie et de préparer l’assaut extérieur.

(13) Sur le processus de transition, au Belarus, en Yougoslavie et en Libye notamment, j’ai donné récemment une longue analyse intitulée “Le Modèle du Belarus comme alternative à la Globalisation”, à Minsk, le 5 mai 2011, à l’occasion de la Conférence internationale “THE PROSPECTS OF THE EASTERN PARTNERSHIP”. Elle a été filmée pour PCN-TV et est disponible sur son site :

Voir sur PCN-TV/

International conference “The prospects of the Eastern partnership” (Minsk 5.05.2011)/

Conférence de Luc MICHEL (PART.1 – 2 – 3),

sur “Le Modèle du Belarus comme alternative à la Globalisation”

http://www.dailymotion.com/video/xjjkaz

http://www.dailymotion.com/video/xjjlfo_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-2_news

http://www.dailymotion.com/video/xjjmbi_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-3-conclusion_news

(Sources : PCN-SPO – Archives du PCN – EODE Think-Tank)

Photos :

L’Empire euro-sovietique, visuel russe de 1992.

Visages du National-communisme : Andropov (PCUS), Milosevic (SPS), Ziouganov (KPRF).

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –

Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme

(Vu de Moscou et Malabo) :

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PCI, INTERNAZIONALISMO, IRLANDA DEL NORD, URSS E CORNO D’AFRICA, IDEOLOGIA IMMIGRAZIONISTA E NAZIONICIDI, LIBERAZIONE SESSUALE E TEORIE GENDER Intervista a Fulvio Grimaldi a cura di Stefano Zecchinelli

http://www.linterferenza.info/

A questo sito si trova un’intervista fattami da Stefano Zecchinelli che ha anche recensito con profondità, lucidità e competenza il mio ultimo libro “Un Sessantotto lungo una vita“. Parliamo di temi di rilievo attuale e anche storico.

(1)  Il tuo libro, Un sessantotto lungo una vita, contiene una forte critica marxista al Partito comunista italiano i quali burocrati ‘’facevano da cani da guardia al capitale’’. L’opportunismo interno del PCI quali ripercussioni ha avuto nei confronti dell’internazionalismo rivoluzionario? Mi spiego meglio: come si poneva il PCI nei confronti delle lotte di liberazione nazionale da te seguite in prima persona? In che modo si poneva il Partito comunista italiano nei confronti della Resistenza palestinese?

Parto da un’esperienza personale. Nel giugno del  1967, mentre ero alla BBC e corrispondente di Paese Sera a Londra, il quotidiano romano vicino al PCI (suo editore) mi spedisce alla guerra dei Sei Giorni in Palestina. In linea con il partito e con Mosca, fautori della creazione di Israele, il giornale diretto dall’ebreo (per quanto questo non debba necessariamente significare niente) Fausto Coen sosteneva il diritto del ritorno degli ebrei “nella loro terra storica” e la costituzione di un loro Stato secondo i deliberati per  la spartizione dell’ONU nel 1948. Alla vista di quanto succedeva nel corso della guerra e subito dopo, l’assalto oltreché a Gaza tenuta dall’Egitto, ma l’avanzata nei territori palestinesi, iniquamente ridotti rispetto alla già diseguale suddivisione dell’ONU, con la brutale cacciata degli abitanti, la distruzione di città e villaggi, l’occupazione illegittima di Golan e Sinai, il trattamento durissimo dei prigionieri arabi, l’oppressione feroce degli abitanti nelle zone occupate, i miei reportage, per quanto “ripuliti” dalla censura militare, andavano in netta contrapposizione con la linea fino allora seguita da partito e giornale. Ma furono pubblicati e indussero un profondo ripensamento che arrivò addirittura al cambio di direttore, dal recalcitrante Coen al disponibile Giorgio Cingoli (pure lui ebreo).

Chiaramente il ripensamento, che portò poi il PCI a barcamenarsi faticosamente tra “diritto di Israele a esistere” e diritto dei palestinesi a resistere, non poteva essere solo frutto dei miei servizi (che, tra l’altro, mi costarono l’espulsione dall’”unica democrazia del Medioriente”), ma fu determinato da un forte dibattito ai vertici e soprattutto alla base del partito e, inevitabilmente, alla luce del rapporto con Mosca a quei tempi, dalla scelta sovietica di sostenere il movimento nazionale panarabo, a sua volta a fianco della resistenza palestinese.

In ogni modo l’internazionalismo del PCI è continuato a dipendere sia dagli equilibri interni, con la componente “migliorista” di Amendola e Napolitano pencolante verso Occidente e Israele, sia dalle giravolte del PCUS nel quadro degli equilibri tra la spartizione delle sfere d’influenza di Yalta e la necessità di garantirsi posizioni di forza geopolitiche. Ne derivava una linea flessuosa, tra appoggi decisi come nelle guerre di Indocina e arretramenti, tipo il cedimento sui missili a Cuba. Mentre sulla Palestina ci si baloccava con l’auspicio di negoziati di pace (poi Oslo) e nella speranza che una resistenza palestinese non violenta convincesse Israele ad accettare i famigerati due Stati.

(2)  Nel libro viene descritta la Domenica di sangue, un feroce massacro per mano dei paramilitari inglesi nei confronti di pacifici dimostranti irlandesi. Sulla base della tua esperienza e delle molteplici documentazioni che hai raccolto, cosa resta, oggigiorno, della Resistenza antimperialistica dell’Ira? Intravedi alcuni parallelismi fra i fasulli Accordi di pace, stipulati dall’Ira col governo inglese nel 1998, e l’ambigua pacificazione colombiana?

A mio parere, in entrambi i casi si tratta di accordi a perdere che non hanno dato soddisfazione alle istanze di liberazione e giustizia e hanno avviato le vicende sul binario morto di una finta normalizzazione, di soddisfazione per i vertici di entrambe le parti. Difficile dire cosa rimanga oggi della resistenza anticolonialista e antimperialista dell’IRA. Gli accordi di pace del Venerdì Santo firmati da Gerry Adams e Martin McGuinness, entrambi ai vertici dell’Ira negli anni ‘70 e ’80, hanno imposto il disarmo dell’IRA, realizzato,  come non lo fu quello delle formazioni unioniste, lasciando nella popolazione repubblicana, ormai non più minoranza nelle Sei contee, ma vicino al 50%, fortemente provata da trent’anni di lotte, perdite e devastazioni, stanchezza, delusione, ma anche rassegnazione.

Mie recenti visite in Nordirlanda, per testimoniare alle varie inchieste sulla strage di Bloody Sunday, confermano sia questa situazione di arretramento, ma anche la perdurante aggressività degli unionisti, con continue incursioni tra la popolazione repubblicana. Rimane intatto  il divario ideologico e politico e la totale incomunicabilità tra le due comunità. Il governo provinciale di unità nazionale, imposto da Londra dopo gli accordi, con la paradossale coabitazione tra l’estrema destra unionista di Paisley e lo Sinn Fein di Adams, non ha portato che un marginale riscatto economico-sociale alla da sempre discriminata comunità repubblicana cattolica. Alla resa dell’IRA hanno reagito alcune componenti dell’organizzazione, Real IRA, Continuity IRA, con sporadiche operazioni contro esponenti dell’amministrazione della sicurezza, ma è difficile rilevarne la consistenza in termini di adesione popolare.

In questa luce i parallelismi con la soluzione del conflitto colombiano e l’analoga rinuncia alla lotta armata di popolo in Colombia risultano abbastanza chiari. Se da questi processi, in ultima analisi governati dalle forze della normalizzazione reazionaria e finiti a loro vantaggio, basti vedere la debacle elettorali delle FARC nelle condizioni impossibili date, possano venire cambiamenti in direzione emancipatrice resta altamente dubbio. La Storia direbbe il contrario.

(3)  Tu hai documentato, con grande rigore metodologico, la liberazione dell’Eritrea, ex colonia italiana, dalla morsa dell’imperialismo occidentale. Nel libro fai giustamente riferimento al – vergognoso – sostegno sovietico nei confronti del colonialismo etiopico. Secondo te, per quale ragione l’Unione Sovietica ha sovrapposto gli interessi nazionali alla solidarietà antimperialistica tanto cara Lenin, Fidel Castro e molti altri rivoluzionari? La politica dei Partiti comunisti europei in che misura è stata condizionata dal ‘’revisionismo’’ sovietico?

Oltre a non avere di solito favorito secessionismi, dei quali poteva temere il contagio nell’Unione, l’URSS ha visto nella defenestrazione del fantoccio occidentale Haile Selassie un’occasione senza precedenti per allargare la sua influenza in Africa, oltre Tanzania, Angola, Algeria, Libia ed Egitto. Troppo appetitosa era la prospettiva di mettere piede in una delle zone geopoliticamente più strategiche del mondo, il Corno d’Africa, lo stretto di Bab el Mandeb, il Mar Rosso, il Golfo Persico, l’Oceano Indiano, da dove passano gran parte degli scambi mondiali, in particolare di petrolio, tra Est e Ovest e Nord e Sud. Le forze rivoluzionarie si sono a lungo illuse che nella politica estera dell’URSS potessero prevalere ragioni etiche e ideali. Nella realtà ha sempre prevalso, non del tutto irragionevolmente, il pragmatismo della realpolitik.

 Africa affettata – Eritrea 1971, con combattenti del FLE

Quanto ai partiti comunisti europei, raramente si potevano notare divergenze da quanto indicava la casa madre. Al più veniva lasciato qualche spazio a una pubblicistica non direttamente emanazione dei partiti, fiancheggiatrice. Ne fu un esempio in Italia il bel settimanale “Giorni-Vie Nuove”, una specie di Espresso rosso, nel quale a me era consentito pubblicare i reportage sulla lotte di liberazione eritrea, palestinese, nordirlandese.

(4)  Tu ha hai giustamente definito ‘’sociocida’’ e ‘’nazionicida’’ l’’’operazione migranti’’ la quale è stata pianificata dalle fazioni ‘’liberal’’, ben analizzate nei tuoi articoli, dell’imperialismo USA. Pensi che l’ideologia immigrazionista debba essere inquadrata come l’altra faccia del colonialismo occidentale? Secondo te, quale rapporto intercorre fra l’’’operazione migranti’’ e la fine delle lotte di liberazione nazionale, la decolonizzazione radicale che per noi è l’unico antirazzismo reale?

Permettimi qui di rispondere con un brano dalla seconda edizione del mio libro “Un Sessantotto lungo una vita”. Tre sono le grandi operazioni con cui la cupola finanzcapitalista persegue nel terzo millennio il dominio totalitario politico, militare, economico e culturale sull’umanità. Lo Stato unico della sorveglianza e del controllo senza spiragli o crepe. Hanno tutte origine nel cosiddetto riflusso degli anni ’80 del Novecento, risposta all’onda insurrezionale del decennio precedente e prodromo dell’offensiva scatenata vent’anni dopo, a partire dalla “normalizzazione-passivizzazione” delle coscienze e dei saperi con gli strumenti hi-tech degli apprendisti stregoni di Silicon Valley. La diffusione della droga per la guerra alla droga; la diffusione del terrorismo per la guerra al terrorismo; la migrazione di massa finalizzata a un unico superstato che persegue la distruzione di ogni statualità attraverso la creazione di masse, estratte dal proprio contesto storico, omologate dall’abbandono, dalla disperazione, dalla perdita di anima e nome collettivi e da un destino di subalternità irrimediabile.

Strategia di distruzione dei diritti umani (intesi come libertà, riservatezza, lavoro, autonomia, rapporti sociali), se va bene sostituiti da diritti detti civili (perlopiù intesi come superamento di quelli biologici) e dal diritto di muovere guerra e distruzione a chi si pretende di accusare di violazione dei diritti umani. In ogni caso gli effetti collaterali, ovviamente voluti, sono spopolamento, impoverimento generale, rafforzamento di un élite finanziaria sovranazionale, familistica, eminentemente anglosassone. Attraverso l’accumulo di ricchezze, impensabili nel quadro della vecchia  lotta di classe e con gli strumenti tecnologici di cui mantiene il monopolio, si assicura una concentrazione di potere senza precedenti nella storia della vita su questo pianeta.

Che questo processo abbia potuto avanzare senza incontrare grandi ostacoli, almeno nello spazio occidentale, è dovuto anche al supporto, fino alla complicità esplicita, di soggetti, formazioni, giornali che si qualificano di sinistra. Un fiancheggiamento in parte pienamente consapevole, in parte inconsapevole, dovuto alla sclerotizzazione della propria visione dei rapporti di classe, alla mancata comprensione dei mutamenti radicali avvenuti, alla decerebrazione indotta dalla propaganda dei dominanti. Molto ci è rivelato da come le varie parti in commedia hanno affrontato il fenomeno delle migrazioni, senza mai indagarne l’origine e la strategia colonialista che le innesca e che punta a privare paesi dalle risorse predabili delle energie giovanili che ne garantissero il controllo e lo sviluppo e, al tempo stesso, con il dumping sociale nei paesi d’arrivo, abbassassero condizioni e pretese degli autoctoni, promuovendo ulteriori trasferimenti di ricchezza dal basso verso l’alto.

5)    Nel libro dai un giudizio positivo sulle lotte riguardanti l’emancipazione sessuale, un sacrosanto movimento di protesta contro il conformismo cattolico del padronato democristiano. Come mai quelle legittime rivendicazioni, decenni dopo, sono state strumentalizzate e stravolte dalle lobby lgbt? La (falsa)sinistra, tanto nella ‘’operazione migranti’’ quanto nell’avvallare le lobby pro-‘’gay americanizzati’’, in che misura s’è resa complice del lobbismo atlantico?

Mi sembra che sia proprio la questione del cosiddetto “gender” o “transgender” a rivelare l’estensione e la profondità della complicità tra quanto si pretende di sinistra e quanto esprime strategia ed obiettivi dell’élite restauratrice mondialista. L’operazione di valorizzazione LGBT, a implicito discapito dell’eterosessualità e della famiglia come basilare unità sociale e produttrice di vita, dovrebbe essere vista accanto all’altra campagna martellante in cui agiscono di conserva forze dell’establishment finanzcapitalista e sedicenti sinistre nel nome dei cosiddetti “diritti civili”, quella dell’esaltazione delle donne, “a prescindere” e della demonizzazione del maschio, a prescindere. Come effetto, collaterale, ma di notevole portata, l’enfasi sui diritti civili – matrimoni gay, famiglie unisex, stepchild adoption, anche jus soli – relega nell’ombra i diritti sociali e il principio di eguaglianza. Quello che era un segno del progresso umano, la conquista di diritti per i subordinati e sottoprivilegiati, uniti nella lotta oltre le differenze di genere, etniche, confessionali, nazionali, viene sostituito dalla palingenesi attribuita alle donne in posizione di potere, lasciando intatta la struttura di tale potere e il suo rapporto con la società. L’ossessivo slogan di “una donna primo presidente degli Stati Uniti”, che era la linea di forza della candidatura di Hiillary Clinton, una donna peraltro agghiacciante, ne erano l’esemplificazione.

Nel tempo del più brutale assalto della minoranza elitista al resto dell’umanità, del più feroce trasferimento di ricchezza dal 99% all’1%, della catastrofe ecologica perseguita con crescente accanimento e incoscienza, l’innesco di una guerra tra uomini e donne realizza una formidabile arma di distrazione di massa e il principale, tra i tanti, soprattutto hi-tech, strumento di frantumazione della coesione sociale. Premessa per la dispersione di ogni opzione di alternativa e opposizione. Non solo, l’intesa felice che tra donne e uomini aveva realizzato la liberazione sessuale, annichilendo millenni di repressione e contrapposizione imposti tramite ipocrisia, tabù, sensi di colpa, finzione, menzogna, aveva già iniziato a corrodersi e intossicarsi di sospetti con la mega-operazione dell’Aids. Una malattia negata da un numero di Premi Nobel della medicina e che ha prodotto il picco della mortalità a causa di un farmaco distruttore delle difese immunitarie, l’AZT con cui sono stati trattati 300 milioni di pazienti e che ha portato nelle casse della Glaxo-Wellcome 3000 miliardi di lire l’anno, Visto che quasi tutti i trattati con questo farmaco morivano, dal 1996, dopo 15 anni di utilizzo su vasta scala, è stato ritirato, avendo ormai causato un efficace sfoltimento umano e un’ efficace paranoia nei rapporti tra i sessi.

Ma temo che l’obiettivo centrale abbia una terrificante connotazione maltusiana ed eugenetica. Guerra tra i sessi, rendere di tendenza e centrale nei temi di comunicazione, spettacolo, arti e letteratura  comportamenti  e strutture associative che abbiano come esito la sterilità della specie non corrisponde a un intento di ridurre drasticamente la dimensione della presenza umana sul pianeta, di sbarazzarsi di popolazioni giudicate parassitarie e in eccesso? Si ritiene forse che la via a un potere totalitario dei pochissimi, a un’economia che non debba più tener conto di elevati numeri di deboli e bisognosi, a un ambiente in cui la riduzione dei consumi, limitata a quelli di lusso, rimetta in carreggiata l’ecosistema, venga spianata dall’eliminazione di popolazioni con tali metodi, oltreché con guerre, terrorismi, droga, farmacopea, fame, sete?

SKRIPAL. LA PROVOCATION SE LEZARDE (III) : NOUVELLES QUESTIONS DERENGEANTES DE MOSCOU !

 

Luc MICHEL/ 2018 04 06/

Avec AFP – Interfax – The Guardian/

Nouvelles questions dérengeantes de moscou, qui semble en savoir beaucoup sur les manipulations de cette provocation britannique :

Moscou demande des précisions sur l’état de santé des animaux domestiques des Skripal …

LM.NET - Skripal se lérarde III pets (2018 04 06) FR

La porte-parole de la diplomatie russe a demandé ce mercredi à Londres de « révéler l’état de santé des animaux domestiques de la famille Skripal », l’ex-espion russe retrouvé empoisonné avec sa fille Ioulia il y a un mois, estimant que ces éléments ne sont pas anodins. “Nous disposons d’informations crédibles selon lesquelles les Skripal avaient chez eux des animaux domestiques (…) Où se trouvent ces animaux maintenant? (…) Dans quel état se trouvent-ils? Pourquoi la partie britannique a passé ce fait sous silence? Il s’agit d’organismes vivants et s’il y avait des agents toxiques dans la maison, ces organismes vivants ont dû souffrir”, a déclaré Maria Zakharova lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

“Cela a un rapport direct avec l’affaire, s’il s’agit bien d’agents toxiques chimiques et vu que plusieurs versions – de l’empoisonnement – relient celui ci à la maison où vivaient les Skripal”, a souligné la porte-parole. Citée par la presse russe, la nièce de Sergueï Skripal a indiqué « qu’ils avaient des cochons d’Inde et des chats ».

L’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inanimés sur un banc de Salisbury, dans le sud de l’Angleterre, le 4 mars. Ils sont toujours hospitalisés, Sergueï Skripal dans un état “critique” mais stable tandis que l’état de Ioulia Skripal s’est amélioré. La police a établi que Sergueï Skripal et sa fille avaient eu le premier contact avec l’agent innervant au domicile de l’ex-espion, après avoir trouvé la plus forte concentration de l’agent sur la porte d’entrée de la maison. Londres a imputé cet empoisonnement à Moscou, expulsant des diplomates russes et annonçant le gel des relations bilatérales en représailles. Une vingtaine de pays ont soutenu le Royaume-Uni, expulsant à leur tour des diplomates russes. La Russie, qui rejette catégoriquement toute implication dans cet empoisonnement, a riposté en prenant des mesures similaires, dans ce qui est la plus grosse vague historique d’expulsions croisées de diplomates – au total environ 300 – entre la Russie et des pays occidentaux.

LUC MICHEL/ ЛЮК МИШЕЛЬ/

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Crimes de guerre et victimes civiles en Afghanistan

La Gauche Radicale d’Afghanistan (LRA)

Afghanistan – 4 avril 2018.

L’article est disponible en anglais et en français  sur  le webmagazine

http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/crimes-de-guerre-et-victimes-civiles-en-afghanistan/

(English below)

Le 2 avril 2018, les forces aériennes du gouvernement afghan ont ciblé un rassemblement dans le district d’Archi de la province de Kunduz en Afghanistan et ont tué et blessé des centaines de civils, dont des dizaines d’enfants. Le rassemblement public a été organisé dans une zone sous le contrôle des talibans où des milliers de personnes ont assisté à une cérémonie de remise des diplômes. Certains commandants et militants talibans étaient également parmi les participants de la réunion.

La déclaration du palais présidentiel et les déclarations du ministère de la Défense justifient sans vergogne leur brutale opération militaire et l’assassinat de plus de 60 civils et les 150 blessés. Le gouvernement a partagé avec les médias une liste de noms de commandants talibans qui ont été tués lors des frappes aériennes du 2 avril pour montrer qu’ils ont ciblé le bon endroit et les bonnes personnes!   Cependant, les témoignages des habitants du quartier d’Archi, les blessés et les enfants et les rapports des hôpitaux de Kunduz prouvent que 85% des victimes sont des civils, des enfants et des étudiants.

Selon les conventions de Genève et le Statut de Rome de la CPI, cibler les civils et les frappes aériennes aveugles qui ont causé des pertes civils est un crime de guerre et les auteurs doivent être poursuivis. Le gouvernement de l’Afghanistan qui a tué quelques commandants talibans ne doit pas être reconnu innocent tout en laissant derrière lui 60 morts et 150 blessés civils et des enfants.

Les talibans et les Daech offrent également la même excuse pour leurs attentats-suicides tout en ciblant les forces de sécurité du gouvernement. Mais, le nombre réel des victimes des civils est dix fois plus importants que celles des forces gouvernementales.

A la suite des protestations des habitants d’Archi et des images des corps de dizaines d’enfants et de centaines d’autres civils, le gouvernement afghan, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan et la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan ont promis d’enquêter sur l’attentat et de fournir un rapport!  

En fait, ce n’est pas le premier cas de crimes de guerre commis par le gouvernement afghan ou par les forces américaines et de l’OTAN. En septembre 2009, les forces allemandes dans la province de Kunduz ont demandé aux forces américaines de bombarder et de tuer 125 civils, car ils les soupçonnaient d’être des talibans. En 2015, les forces américaines ont ciblé un hôpital appartenant à Médecins Sans Frontières dans la province de Kunduz où des dizaines de patients ont été brûlés et tués dans la frappe aérienne. De même, il y a tant d’autres exemples de victimes civiles dans d’autres provinces où des rassemblements publics et des cérémonies de mariage ont été ciblés par les forces de l’OTAN et leur régime fantoche à Kaboul.

Pour chaque cas, le gouvernement afghan et ses partisans au sein de l’OTAN ont assigné une délégation pour inspecter l’attentat, mais personne n’a été poursuivi et aucune explication ou excuse n’a été donné aux blessés et à la population.

Depuis que la stratégie américaine pour l’Asie du Sud et l’Afghanistan a été proclamée par le gouvernement Trump, les statistiques des exécutions de civils et de violence en Afghanistan ont régulièrement augmentées.

La gauche radicale d’Afghanistan (LRA) dénonce la brutale opération militaire menée par le gouvernement afghan fantoche et les forces américaines en Afghanistan et réclame la protection des civils dans n’importe quelle circonstance et en tout temps. La LRA estime que le programme de guerre de l’impérialisme américain en Afghanistan, l’escalade des opérations militaires et l’assassinat aveugle de civils ne contribueront pas à rétablir la paix; cela amplifiera certainement le conflit et imposera des pertes irréparables à la population. Tant que la violence contre les civils sera renforcée par les partis de guerre en Afghanistan, la résistance anti-occupation va grandir et entrer dans une nouvelle phase de lutte.

La gauche radicale d’Afghanistan (LRA)

Afghanistan – 4 avril 2018

Traduction par Robert Bibeau.  Sur le webmagazine   http://www.les7duquebec.com

ORIGINAL TEXT IN ENGLISH

War crimes and the civilian casualties in Afghanistan

On April 2, 2018 the Afghan government air forces targeted a gathering in Archi district of the Kunduz province of Afghanistan and killed and wounded hundreds of civilians including tens of children. The public gathering was organized in area under the control of Taliban where thousands of people attended in a graduation ceremony. Some of the Taliban commanders and militants were also among the participants of the gathering.

The declaration of the president palace and as well as the statements of the Ministry of Defense, shamelessly justify their brutal military operation and killing of more than 60 civilians and 150 injured. The government shared with media a list of Taliban commanders that have been killed in 2nd April air strikes to show they have targeted the right place and right people! However, the residents of the Archi district, the wounded people and children and the reports from the Kunduz hospitals all prove that 85% of the victims are civilians and children and students.

According to the Geneva conventions and Rome Statute of the ICC, targeting civilians and blind air strikes that resulted in casualties and loss to the civilians is a war crime and the perpetrators must be prosecuted.

The government of Afghanistan by killing of few Taliban commanders will be not recognized innocent while leaving behind 60 dead and 150 injured civilians and children in the same operation.  Taliban and the Daesh also offer the same excuse for their suicide attacks while targeting the government security forces. But, the actual number of the casualties of the civilians is ten times more than the government forces.  

Following the protests of the residents of Archi and showing on media the pictures of dead and injured bodies of tens of children and hundreds of other civilians, the government of Afghanistan, UN Assistance Mission in Afghanistan and Independent Human Rights Commission in Afghanistan altogether tasked a commission to investigate the case and provide a report! In fact this is not the first case of war crimes committed by the Afghan government or US/Nato forces. In Sept 2009 the Germany forces in Kunduz province demanded US forces to bombard and kill 125 civilians as they doubted them as Taliban forces. In 2015, US forces targeted a hospital belongs to Doctors without Borders in Kunduz province where tens of patients were burnt and killed in the air strike. Similarly, there are so many other examples of civilians victims in other provinces where public gatherings and wedding ceremonies were targeted by the Nato forces and their puppet regime in Kabul.

For each case the Afghan government and its supporters in Nato assigned a delegation to inspect the issue, but nobody was prosecuted and nothing given to the victims and harmed people.

Since the US strategy for South Asia and Afghanistan was declared by Trump government, there is regular increase in the graph of the killing of civilians and violence in Afghanistan. 

Left Radical of Afghanistan (LRA) denounces the brutal military operation by Afghan government and US forces in Afghanistan and asks for civilian protection in any situation in any time. LRA believes the war agenda of US imperialism in Afghanistan, the escalation of military operations and killing of people blindly will not help to restore peace; it will certainly amplify the conflict and will impose irreparable losses to the civilians. As long as the brutality against the civilians is increased by war parties in Afghanistan, the anti occupation resistance will grow and enter in new phase of struggle.

Left Radical of Afghanistan (LRA)

Afghanistan- April 4, 2018 

Bibeau.robert@videotron.ca

Éditeur du webmagazine  http://www.les7duquebec.com

POURQUOI POUR LES OCCIDENTAUX TOUS LES COUPS SONT PERMIS CONTRE LA RDC ?

 

* Voir sur PANAFRICOM-TV/

LE ‘ZOOM AFRIQUE’ DE PRESS TV – ED. DU 4 AVRIL 2018 – AVEC LUC MICHEL:

POURQUOI POUR LES OCCIDENTAUX TOUS LES COUPS SONT PERMIS CONTRE LA RDC ?

(PRESS AFRIQUE)

sur https://vimeo.com/263294687

LM.PRESS TV - ZOOM AFRO code minier rdc (2018 04 04)

* Press TV :

« Tous les coups sont permis contre la RDC » « L’Occident, avec à sa tête les États-Unis et le Royaume-Uni, s’inquiète pour la RDC » …

Le Géopoliticien Luc MICHEL analyse comment le président Kabila a repris la main au Congo, à la fois sur le processus électoral et sur le contrôle des richesses minières du pays (réforme du Code minier).

Ce qui  explique pourquoi tout est bon pour les occidentaux pour critiquer et attaquer Kinshasa …

Qualifiée de « coup de force » par Jeune Afrique, « la promulgation d’un nouveau code minier, dont la précédente version était trop favorable aux investisseurs étrangers, suscite la fureur de ces derniers, Glencore et Randgold en tête ».

* Aussi l’Actu africaine dans cette édition du 28 4 avril 2018 :

– Les raisons occidentales de nuire à l’Armée centrafricaine (qui agit contre les groupes armés, LRA notamment) : des opérations « False flags » contre Bangui ?

– Les sources de l’insécurité au Mali : comment justifier la présence des français de Barkhane ?

ALLER PLUS LOIN :

COMMENT LE NOUVEAU CODE MINIER DE KABILA « DECLENCHE LA COLERE DES ENTREPRISES ETRANGERES » (DIXIT JEUNE AFRIQUE)

« Alors que le nouveau code minier qui vient d’être ratifié par Joseph Kabila déclenche la colère des entreprises étrangères, on apprend que les recettes publiques tirées des ressources naturelles (mines, hydrocarbures, forêts) ont progressé de 45% en 2017 pour s’établir à

1,029 milliard de dollars » (Jeune Afrique).

« C’est une année faste pour les finances de l’État congolais. Les recettes publiques tirées des ressources naturelles ont progressé de

45,2 % en 2017, dépassant la barre du milliard de dollars, dynamisées par la hausse des prix des matières premières sur les marchés mondiaux. Cette hausse des entrées en devises a conduit à un stabilisation de la situation macroéconomique en RDC, avec une hausse de l’activité économique estimée à 3,7% en 2017, un ralentissement de l’inflation, qui a atteint 1,86% en février 2018 par rapport à la même période en 2016 et une stabilisation du franc congolais sur le marché des changes, d’après les données de la Banque centrale congolaise. La loi de finances pour l’exercice 2018 atteint 10 313,3 milliards de francs congolais, soit environ 5 milliards de dollars.

Avec le nouveau code minier, qui a été promulgué le 9 mars par le chef de l’État Joseph Kabila, l’objectif affiché du gouvernement est d’augmenter les recettes publiques tirées du secteur minier, dans un contexte de hausse du prix des matières premières. Selon le directeur de cabinet de Joseph Kabila, cité par le communiqué de la présidence, « il est bien possible de faire passer les recettes budgétaires […] provenant de l’exploitation minière de 800 millions actuellement à 2 milliards de dollars américains demain ».

Parmi les changements introduits par le nouveau code minier figurent notamment le renforcement de la taxation, avec la hausse des royalties de 2 à 3,5 % du chiffre d’affaires sur les minerais « classiques » (tels que le cuivre ou l’or) et de 2 à 10 % sur les minerais « stratégiques », et en particulier le cobalt. Ces changements pourraient être applicable immédiatement, y compris aux entreprises déjà présentes dans le pays, selon certaines dispositions du texte. »

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QUELLE ANALYSE DU SOMMET TRIPARTITE D’ANKARA SUR LA SYRIE ?

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 04 04/

« La diplomatie est le langage du mensonge »

– V.V. Poutine (Club Valdai, Sept. 2014).

LM.GEOPOL - Sommet ankara (2018 04 04) FR (1)

Les dirigeants russe, iranien et turc se sont réunis ce mercredi à Ankara pour discuter d’un règlement du conflit en Syrie, « où les trois pays se sont imposés en maîtres du jeu » (dixit l’AFP). Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani ont échangé une poignée de main et de larges sourires diplomatiques devant les caméras avant d’entamer les discussions au palais présidentiel à Ankara.

Je ne reviendrai plus sur le lond débat à propos des gesticulations opportunistes d’Erdogan en Syrie (1). Simplement relire ce qu’en disent les généraux américains (que certains disent « fachés » avec Erdogan – sic) : « Ankara est un allié fiable de Washington au sein de l’OTAN et ses inquiétudes en ce qui concerne la sécurité de ses frontières-sud sont parfaitement fondées » (Général George Vottel, commandant du CentCom US » ! (2)

Venons-en au Sommet tripartite d’Ankara, évolution du « processus d’Astana » et de la conférence de Sotchi …

LM.GEOPOL - Sommet ankara (2018 04 04) FR (3)

I – LES QUESTIONS QUE POSE LE SOMMET TRIPARTITE D’ANKARA

Moscou et Téhéran, qui soutiennent Damas, et Ankara, qui appuie des rebelles syriens à majorité djihadiste (même France24 parle d’ « armée turco-djihadiste » à Afrin), sont les parrains du processus d’Astana qui a notamment permis la mise en place de quatre « zones de désescalade visant à réduire les affrontements en Syrie ». L’objectif de ce sommet tripartite est “de réorganiser et de renégocier les zones d’influence” et “réfléchir à l’avenir du nord de la Syrie (…) après le retrait américain”, estime Jana Jabbour, docteur associé au CERI/Sciences Po et spécialiste de la Turquie.

Dans la réalité, derrière les sourires diplomatiques, chacun tire des avantages immédiats. Moscou exploite les failles et les contradictions du Bloc américano-atlantiste (dont Ankara est un membre important). Et fait de bonnes affaires (centrale nucléaire, système anti-missiles).

Erdogan met la pression sur Washington, démontre qu’il est indispensable en Syrie et met hors jeu ses ennemis kurdes. Sur la table du poker menteur du « nouveau grand jeu syrien », les enchères montent. Il faudra un jour pourtant abattre les cartes …

LES AGENDAS D’ANKARA, DE MOSCOU ET DE TEHERAN SONT-ILS COMPATIBLES ?

Mais la quête d’un règlement du conflit syrien, importé par les USA, l’OTAN, les monarchies du Golfe et la Turquie, précisément, 2011, patine notamment du fait des intérêts contradictoires de Moscou, Ankara et Téhéran et de divergences sur le maintien au pouvoir du président syrien Bachar al-Assad. La dernière rencontre entre les trois dirigeants sur le dossier syrien a eu lieu le 22 novembre à Sotchi, aboutissant à un « Congrès national syrien » dans la station balnéaire russe qui s’est soldé par un échec retentissant. Il en est de même à l’issue de sommet d’Ankara.

LES OCCIDENTAUX SONT-ILS HORS JEU EN SYRIE ?

Le président américain Donald Trump a en effet réaffirmé mardi qu’il souhaitait retirer les militaires américains déployés en Syrie dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Et mercredi que ses troupes resteraient si … les saoudiens payaient leurs frais d’occupation. Tactique habituelle de Trump, visant à faire monter la mise. « Ce retrait des Etats-Unis laisserait les mains libres à la Turquie, la Russie et l’Iran, qui dominent désormais le jeu sur le terrain », disent certains analystes bien naïfs. Les Etats-Unis sèment habilement le doute sur un éventuel retrait de leurs troupes. La Maison Blanche a ainsi estimé mercredi que la “mission militaire”

visant à éradiquer le groupe Etat islamique (EI) en Syrie touchait à sa fin mais n’a donné aucune indication sur un éventuel calendrier de retrait des troupes américaines. Jugeant que l’EI était “presque complètement détruit”, l’exécutif américain souligne que les Etats-Unis et leurs partenaires restent déterminés “à éliminer la petite présence de l’EI en Syrie qui (…) n’a pas encore été éradiquée”. “Nous continuerons à échanger avec nos alliés et amis concernant l’avenir”, ajoute le communiqué qui n’évoque à aucun moment un retrait de troupes, évoqué à plusieurs reprises ces derniers jours par le président Donald Trump.

Ce qui est réel, c’est la marginalisation complète de la France, Paris (engagée dans un soutien irréaliste aux kurdes et dans une polémique virulente – comme le nouveau sultan les aiment à usage intérieur – avec Erdogan) et Washington étant engagés contre Assad en Syrie depuis 2011. Mais cette marginalisation arrange bien Trump, qui vassalise chaque jour davantage Paris au Levant, mais aussi en AFRIQUE.

Le hors jeu des USA en Syrie n’est qu’apparent. Car, précisément, ils jouent sur du velours avec leur allié turc de l’OTAN. Rappelons l’absence d’illusions à Téhéran : « En Syrie, la Turquie sert de cheval de Troie à l’OTAN. D’ailleurs, depuis la normalisation de ses liens avec la Russie, Ankara  n’a cessé de s’orienter en ce sens : à mesure qu’elle progresse, l’OTAN avance aussi », analyse l’Agence ‘Fars’ (Iran, 22 mars 2018). Analyse que je partage entièrement …

QUELLES SONT LES OBJECTIFS STRATEGIQUES ANTAGONISTES DES TROIS PARTICIPANTS ?

Au cours de ce sommet, “il faut tout simplement faire un certain bilan et dessiner les perspectives”, a déclaré le représentant spécial du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev, cité par l’agence publique russe RIA Novosti, estimant que ces perspectives étaient “en principe bonnes”.

Grâce au soutien de Moscou et Téhéran, le gouvernement d’Assad a réussi à reprendre plus de la moitié du territoire syrien. Et Lavrentiev a estimé mardi que l’armée syrienne devrait reprendre aux rebelles le contrôle total de la Ghouta orientale au cours des “prochains 7-10 jours”. Assad “a besoin (de Moscou et Téhéran) pour reprendre du terrain et rester à flot économiquement”, souligne Aron Lund, du think-tank américain Century Foundation.

Dans l’autre camp, Ankara a aidé des rebelles djihadistes acquis à sa cause à prendre le contrôle de larges pans de territoire dans le nord du pays, à la faveur de l’offensive turque contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). Les militaires turcs aidés de supplétifs syriens (que Damas, Moscou et Téhéran qualifient à juste titre de terroristes) ont pris en mars le bastion kurde d’Afrine, et Erdogan menace désormais de marcher vers l’est, notamment sur Minbej …

Damas exige le retrait des forces turques. Appuyé par Téhéran !  Cité par l’agence Irna, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré mardi soir “qu’aucune justification n’est acceptable pour violer l’intégrité territoriale de la Syrie”. Le président Rohani a estimé dans son discours que la ville d’Afrine, arrachée par Ankara aux YPG le mois dernier, “devrait être transférée au contrôle de l’armée syrienne”. En présence d’Erdogan, Rohani a ajouté : « La souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie doivent être respectées par tous les protagonistes régionaux et internationaux. La présence de forces militaires étrangères en Syrie n’est légale qu’après avoir reçu l’autorisation du gouvernement syrien. Il est inadmissible que certains gouvernements œuvrent ouvertement pour s’emparer du territoire syrien ou démembrer ce pays. »

La province rebelle d’Idleb (nord-ouest de la Syrie) reste également un sujet brûlant, surtout si Damas décide de s’y attaquer. Cette région est la seule a encore échapper en effet presque entièrement au contrôle du gouvernement syrien, et est actuellement dominée par les jihadistes de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda. Alliés d’Ankara ! “Les tensions russo-turques vont émerger à nouveau lorsque la coalition prorégime se concentrera à nouveau sur la province d’Idleb”, anticipe Elizabeth Teoman, analyste à l’Institute for study of war (ISW).

ERADIQUER LE TERRORISME EST-IL COMPATIBLE AVEC ANKARA DANS LE GRAND JEU SYRIEN ?

Dans une partie de son discours à Ankara, le président Hassan Rohani a évoqué que « malgré la défaite militaire de Daech, du Front al-Nosra (rebaptisé Front Tahrir al-Cham) et d’autres organisations terroristes, certaines puissances continuaient malheureusement à financer et à armer les résidus de ces groupes pour pouvoir les instrumentaliser ». « Cela permet à ces organisations terroristes de continuer leurs actions sauvages contre les citoyens syriens, dont les habitants de Damas », a souligné le président iranien.

Mais Quels sont les principaux pays qui ont alimenté en armes les groupes terroristes en Syrie? Le président Rohani a ajouté que « l’application équilibrée et complète de toutes les clauses de la résolution 2401 du Conseil de sécurité a été rendu impossible par les interventions des puissances étrangères, qui ne cessent de menacer le gouvernement légitime de la Syrie et se servent de tous leurs moyens pour empêcher le combat contre les organisations terroristes qui ont longtemps profité du soutien des puissances occidentales et régionales ». « Le combat contre les organisations terroristes doit se poursuivre en Syrie jusqu’à l’éradication de ces groupes », a conclu Rohani. Le souci étant qu’Ankara est allié à une partie de ces groupes !

II – DERRIERE LES ILLUSIONS SUR ANKARA : LA REALITE DE L’AXE GEOPOLITIQUE MOSCOU-TEHERAN

« L’Iran est une grande puissance régionale et les Iraniens sont une nation intelligente dont la place, les droits et les intérêts nationaux et régionaux doivent être respectés par tous les États »

– V. V. Poutine (ce 4 mars à Ankara).

Alors que l’agenda immédiat d’Erdogan, et surtout son projet géopolitique (3), sont incompatibles, un axe géopolitique se renforce chaque jour davantage : celui du partenariat russo-iranien.

POUTINE :

« L’IRAN ET LA RUSSIE DEVELOPPERONT LEUR COOPERATION DANS DIVERS DOMAINES »

Avant le sommet tripartite d’Ankara sur la Syrie, qui a réuni ce mercredi les trois présidents iranien, russe et turc, le président iranien Hassan Rohani s’est entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine de la coopération irano-russe. Une rencontre bilatérale qui met en lumière les antagonismes réels du Sommet tripartite. « Les relations entre la Russie et l’Iran ne sont pas seulement bilatérales ; leur dimension et leur impact géostratégique, à la lumière des variations sur les scènes internationale et régionale », animent les observateurs.

Au cours de cette rencontre, Rohani a insisté sur « l’importance de l’application minutieuse des accords conclus entre Téhéran et Moscou dans divers domaines, notamment l’économie, l’énergie, les transports et le transit ». Il a estimé que « le développement des relations interbancaire faciliterait la circulation des hommes d’affaires et des touristes entre les deux pays et permettrait l’essor des échanges commerciaux entre la Russie et l’Iran ». Il a souhaité que « les deux pays aient le plus vite possible recours à leurs monnaies nationales respectives dans leurs échanges bilatéraux » (dédolarisation).

Quant à la coopération stratégique entre Téhéran et Moscou, le président Hassan Rohani a plaidé pour « la poursuite des coordinations visant à soutenir le processus politique en Syrie afin de rétablir la paix et la stabilité dans toute la région ». Il a rappelé que « durant ces quatre dernières années, il a rencontré douze fois son homologue russe Vladimir Poutine et que ces contacts à haut niveau ont permis à l’Iran et à la Russie d’arriver à rapprocher leurs points de vue de manière très constructive sur de nombreux dossiers régionaux et internationaux ».

Au cours de cette rencontre, le président russe Vladimir Poutine a salué le « développement de la coopération irano-russe tant au niveau régional qu’international ». Il a insisté sur « le caractère positif de cette coopération notamment en Syrie », et a prôné « le maintien de contacts réguliers entre les autorités iraniennes et russes ». « L’Iran est une grande puissance régionale et les Iraniens sont une nation intelligente dont la place, les droits et les intérêts nationaux et régionaux doivent être respectés par tous les États », a déclaré le président Poutine. Le président Poutine a fait état de la « ferme volonté de Moscou de poursuivre ses coopérations politiques, économiques, défensives et énergétique avec Téhéran », en annonçant que Moscou « développerait sa participation et ses investissements dans divers secteurs économiques et industriels de l’Iran ». Comme son homologue iranien, le président russe a également soutenu « le renforcement des relations interbancaires et l’usage des monnaies nationales dans les échanges commerciaux ».

En ce qui concerne l’accord nucléaire entre l’Iran et les six grandes puissances, le président Vladimir Poutine a « salué le respect par l’Iran de tous ses engagements dans le cadre du Plan global d’action conjoint (PGAC) ». Il a appelé « la communauté internationale à soutenir le PGAC », en estimant que « toute atteinte portée contre ce plan serait un grand préjudice à la solution diplomatique des différends dans la région et dans le monde entier ».

LES LIENS GEOSTRATEGIQUES ET GEOECONOMIQUES ENTRE L’IRAN ET LA RUSSIE SE RESSERRENT

« Les relations entre la Russie et l’Iran ne sont pas seulement bilatérales ; leur dimension et leur impact géostratégique, à la lumière des variations sur les scènes internationale et régionale, animent les observateurs »

– Fars  (4 mars 2018).

Le site de la chaîne Al-Jazeera rapporte que « l’Iran s’est arrogé une place particulière dans la politique étrangère de la Russie. Il est considéré par Moscou comme un pays privilégié dans la coopération régionale, selon les termes du Concept de politique étrangère de la Fédération de Russie (approuvé par le président russe Vladimir Poutine le 30 novembre 2016) ».

Hormis les facteurs géostratégiques (dont l’alliance militaire en

Syrie) qui favorisent le rapprochement des deux pays, ce qui pourrait renforcer le lien qui unit la Russie à l’Iran est aussi d’ordre économique :

  1. Le niveau des échanges commerciaux est sans doute considérable, mais dans le domaine des transports, les projets à venir sont encore plus prometteurs. Le projet de construction d’un canal transiranien qui traverserait l’Iran du nord au sud et relierait la mer Caspienne au golfe Persique est toujours d’actualité. Il atteindrait l’Europe du Nord et contribuerait au transit de 10 millions de tonnes de marchandises par an. L’importance stratégique du projet est notamment due à l’Iran, qui entrerait dans la chaîne de liaison entre l’Asie et l’Europe. « L’histoire de ce projet stratégique est déjà vieille de plusieurs décennies […] et revêt une grande importance pour, entre autres, les relations russo-iraniennes », déclarait en 2016, Bahram Amirahmadiyan, expert en géographie politique, à l’agence Interfax.
  1. Dans le secteur énergétique, l’Iran et la Russie possèdent d’énormes ressources pétrolières et gazières, parmi les plus grandes au monde, et s’évertuent à promouvoir leurs coopérations dans ce domaine.
  1. Autre domaine où se renforcent les relations irano-russes : la coopération régionale. Elle ne concerne pas seulement le Moyen-Orient, mais s’étend à l’Asie centrale, au Caucase et à la mer Caspienne. Ces zones sont en relation directe avec la sécurité intérieure de la Russie. L’Iran possède avec ces trois régions névralgiques des frontières communes, d’où l’importance du maintien d’une interaction avec l’allié russe.
  1. L’axe de la Résistance et le défi de l’Occident : les deux pays sont confrontés à l’influence et à la présence militaire des États-Unis et des pays occidentaux dans la région. L’objectif principal de ces derniers est de contrer la puissance russe. L’OTAN étudie l’encerclement de la Russie à l’est et cherche donc à élargir ses activités en se rapprochant de l’Iran et des pays de la mer Caspienne.
  1. Le Moyen-Orient est le point de départ de la Russie si elle veut recouvrer son lustre d’antan. Or, la région est un champ de rencontre incontournable avec l’Iran, tout comme l’est la Syrie, où les deux pays sont entrés en action pour défendre leurs intérêts, ce qui leur a permis de raffermir leur partenariat. Pour Téhéran, Moscou peut contrebalancer les positions américaines. Et pour Moscou, Téhéran a suffisamment d’influence dans la région pour faire face aux États-Unis.
  1. Par ailleurs, certains faits illustrent encore plus leur rapprochement : suite aux dernières évolutions en Iran, la Russie a manifesté un grand soutien au gouvernement iranien, jusqu’à s’opposer à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui devait se tenir en janvier à la demande des États-Unis au sujet de la crise iranienne. Fin février, elle a opposé son veto à une résolution britannique soutenue par les États-Unis et la France, qui visait à renouveler l’embargo sur les armes au Yémen en épinglant l’Iran, et a fait adopter à l’unanimité une résolution technique épargnant Téhéran.

Il va de soi que face à la pression des États-Unis et de l’Occident, l’Iran et la Russie ne cessent de resserrer leurs liens, qui toutefois, n’ont pas encore atteint une véritable coalition stratégique. Leurs intérêts communs au Moyen-Orient, en Asie centrale et dans le Caucase sont trop importants pour que leurs relations soient mises à mal aisément.

LE CIMENT DE LA GUERRE EN SYRIE :

« L’IRAN RESOLU A ERADIQUER LES TERRORISTES EN SYRIE AUX COTES DE LA RUSSIE » (GENERAL HATAMI)

Au premier jour de sa visite en Russie, ce 4 avril, le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami a rencontré son homologue russe, Sergueï Choïgou. Lors de sa rencontre avec son homologue russe Sergueï Choïgou au seuil de la ‘7e Conférence de Moscou sur la sécurité internationale’ (4), le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami a déclaré : « L’Iran accorde une importance toute particulière à la Conférence de Moscou, d’où sa présence constante et assidue jusqu’ici. »

Le responsable iranien a par ailleurs présenté ses félicitations au gouvernement, à son homologue et à la nation russe à l’occasion de la victoire de Vladimir Poutine aux élections présidentielles, en remerciant Moscou pour avoir « balisé le terrain à l’embellie des relations bilatérales ». « La coopération réciproque dans le cadre de l’accord militaire signé en 2015 par les deux pays montre une croissance remarquable », a ajouté le ministre iranien. Il a également martelé que « La coopération Iran/Russie se poursuivra jusqu’à l’éradication totale des terroristes en Syrie. L’Iran reste fidèle à la Russie dans la lutte contre le terrorisme.»

Pour sa part, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a remercié l’Iran d’avoir accepté l’invitation de la Russie de participer au nouveau round des négociations d’Astana sur la Syrie, avant d’indiquer que les deux pays avaient pu reprendre une grande partie du territoire syrien aux terroristes. « La coopération bilatérale reste à développer notamment pour assurer la sécurité dans la région et pouvoir rapatrier les déplacés syriens », a-t-il précisé.

Le responsable russe a souligné que « Lors de la Conférence de Moscou, les consultations sur les sujets que négocieront les présidents iranien, russe et turc se poursuivront. »

NOTES ET RENVOIS :

(1) Depuis le mois d’août 2016, je parle de « gesticulations diplomatiques opportunistes » à propos des critiques d’Erdogan contre les USA et du soi-disant « rapprochement avec la Russie » avancée par les « géopolitologues de l’émotion immédiate » (Qui est tout sauf de la géopolitique) des médias russes. La diplomatie d’Erdogan (car c’est bien d’un pouvoir personnel qu’il s’agit) n’est ni atlantiste ni eurasiste (sic), elle est foncièrement opportuniste. Quelques jours après avoir participé aux « processus d’Astana », qualifié par la presse russe de « nouveaux Yalta, d’où les USA ont été exclus » – et où Moscou a marqué sa volonté de maintenir Bachar al-Assad au pouvoir -, voici Erdogan qui prétendait « chasser le président syrien du pouvoir ». Et qui dans la même foulée se rapprochait de Trump. La diplomatie néo-ottomane  d’Erdogan ce ne sont plus des « tournants » mais le « grand 8 » des parcs d’attraction !

(2) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ FAILLITE DE LA ‘GEOPOLITIQUE DE L’EMOTION”: OUI LA TURQUIE D’ERDOGAN ET DE L’OTAN EN SYRIE ROULE TOUJOURS POUR LES USA (PRESSE IRANIENNE)

sur http://www.lucmichel.net/2018/03/08/luc-michels-geopolitical-daily-faillite-de-la-geopolitique-de-lemotion-oui-la-turquie-derdogan-et-de-lotan-en-syrie-roule-toujours-pour-les-usa/

(3) L’orientation géopolitique de la Turquie d’Erdogan, qui se veut néo-ottomane, reste et restera atlantiste, car ce projet néo-ottoman ne peut se faire au Proche-Orient et en Asie centrale que contre le projet eurasiste russe (là situation était géopolitiquement similaire à la fin de la première guerre mondiale, où Turcs pantouranistes d’Enver Pacha et bolchéviques s’opposèrent au nom de deux visions géopolitiques antagonistes (Néoeurasisme vs Pantouranisme ou Néo-ottomanisme). La diplomatie d’Erdogan (car c’est bien d’un pouvoir personnel qu’il s’agit) n’est ni atlantiste ni eurasiste (sic), elle est foncièrement opportuniste.

Contrairemant à ce qu’avancent les eurasistes russes de droite, le Pantouranisme n’est pas une « version turque de l’Eurasisme », mais un projet géopolitique opposé, celui d’un empire turc en Asie centrale et au Caucase qui empêcherait par son existence même toute unification eurasiatique. Le combat d’Enver Pacha perdu contre les bolchéviques au début des Années ’20, qui entendaient restaurer de facto l’empire russe (selon la vision de Staline qui annonce déjà la « Troisième Rome nationale-bolchévique » de la fin des Années 20) s’inscrit dans l’opposition fondamentale entre les deux projets géopolitiques. Les rêveries ésotériques et mystiques orientales, dont les eurasistes russes de droite ont encombré la géopolitique néoeurasiste, celle de Thiriart, expliquent cette incompréhension fondamentale du Pantouranisme.

Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

LE SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT RUSSO-TURC’(II) :

COMMENT LES PROJETS GEOPOLITIQUES NEOEURASISTE RUSSE ET TURC (INTEGRATION DANS L’UE OU PANTOURANISME) SONT ANTAGONISTES !?

sur http://www.lucmichel.net/2017/11/08/luc-michels-geopolitical-daily-le-soi-disant-rapprochement-russo-turcii-comment-les-projets-geopolitiques-neoeurasiste-russe-et-turc-integration-dans-lue-ou/

(4) La 7e Conférence sur la sécurité internationale s’est ouverte ce mercredi 4 avril à Moscou en présence du président iranien Hassan Rohani et ses homologues russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.

(Sources : Reuters – AFP –Fars – Interfax – EODE Think-Tank)

Photos :

Sommet tripartite à Ankara.

Le président iranien Hassan Rohani rencontre son homologue russe Vladimir Poutine à Ankara, le 4 avril 2018.

Le ministre iranien de la Défense le général de brigade Amir Hatami (à

droite) et son homologue russe Sergueï Choïgou (à gauche).

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

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