Lyon Turin : la lutte continue le 7 mars 2015

lgv
8-decembre 0140 4756

Nous profitons de ce 7 mars, jour de la chaîne humaine contre la pollution des vallées et pour une alternative au transport routier, non pour polémiquer de la présence ou non des pro-Lyon Turin qui se sont invités dans la mesure où l’alternative qu’ils proposent est justement le Lyon Turin – les opposants ont démontré que le report modal pouvait se faire déjà maintenant sur la ligne existante (voir tous les articles sur les flux et la capacité de la ligne existante qui vient juste d’être rénovée) – mais pour faire un bilan politique de ces années de luttes contre cette nouvelle ligne ferroviaire. En effet, en ces temps d’élections, nous ne voulons pas que cette lutte soit récupéré par des partis nauséabonds.

 Disons déjà une première chose, nous ne sommes pas opposés à l’Union Européenne et à l’idée d’une Europe même si le projet est un projet Européen (dans la partie Saint Jean de Maurienne- Suse) et s’inscrit dans le cadre du développement ferroviaire à grande vitesse et à haute capacité de l’Europe.

 Le fait que le projet soit européen favorise au contraire les opposants. La négociation de différents traités est plus fastidieux que si le projet était franco-français. De plus les conditions de l’Europe sont nécessaire pour une levée de fond permettant de financer cette ligne même si au final, l’Europe ne finance pas grand chose du projet : seulement un pourcentage qui est encore en négociation sur la portion St Jean de Maurienne- Suse. Le projet financier aurait été monté plus facilement si il aurait été franco-français.

D’un point de vue idéologique, les opposants ne sont pas contre une Europe Politique. Regardons un peu les mouvements politiques et les personnages qui sont opposés au Lyon Turin :

Chronologiquement, nous avons d’abord la coordination des opposants au Lyon Turin dont le leader est Olivier Cabanel qui a écrit pas mal d’article. Celui-ci est un ancien vert. Cependant, la plupart de ses membres vont du Modem à l’UMP. C’est d’ailleurs grâce au travail de cette coordination que Dominique Dord, ancien trésorier de l’UMP et maire d’Aix les bains est devenu lui aussi un opposant au Lyon Turin. Le Modem et l’UDI sont des partis très pro-Européen. Nous ne nous étendront pas plus sur ces partis.

Puis, nous avons aussi du coté des opposants historiques, le mouvement notav Savoie qui s’est actuellement scindé en différents sous groupes. Ce mouvement est globalement plus à gauche avec un noyau de la fédération anarchiste, NPA, des alternatifs et des éléments d’EELV. Nous avons ici une gauche plutôt internationaliste (qui tranche avec les positions souverainistes du front de gauche).

Enfin, nous avons la coordination contre le Lyon Turin, mouvement apolitique qui rassemblent différentes associations et personnes qui sont opposé à cette nouvelles ligne ferroviaire, des éléments proches d’Europe écologie les verts qui se sont même présentés aux élections européennes dans le but de dénoncer ce projet. Mais, pour est juste dans nos propos, les positions d’EELV n’ont pas été toujours contre le Lyon Turin. Au début, ils étaient pour.

Pour ceux qui ne sont pas au courant de la situation politique écologiste en Savoie, celle ci se résumait en deux courants : le mouvement région Savoie (MRS, qui sont régionaliste et autonomiste) et les anti région Savoie.

Ce qui nous amène à parler d’une autre composante des opposants au Lyon Turin qui ont été très actifs lors des manifestations qui sont les indépendantistes Savoisiens. Ces indépendantistes ont dénoncé ce projet assez tôt. Ils avaient organisés une manifestation au Mont Cenis en 2012.

Cependant, au niveau de l’action politique, c’est un mouvement plus modéré qui a pris les rênes, le mouvement région Savoie avec comme leader Noël Communod, conseiller général affilié à Europe écologie les verts. Cette position a d’abord eu comme effet d’élargir le schisme au sein d’EELV entre les pro et anti région Savoie. Rappelons que le mouvement région Savoie et les partis indépendantistes savoisiens ont été les seules à s’afficher (avec le NPA et la FA) lors de la manifestation de Lyon en décembre 2012.

 D’un point de vue politique, le mouvement région Savoie est un parti Européiste puisqu’il fait parti d’ALE qui est allié au niveau européen avec les verts. Au niveau local, il a organisé des alliances avec le parti valdotain « Alpes » et des partis valaisans (colloque du mont dolent). La Savoie historiquement est partagé maintenant ne l’oublions pas, entre la Suisse, l’Italie et la France.

 Enfin, suite à la prise de position de la majorité d’EELV contre le Lyon Turin, une partie du front de gauche s’est rallié à cette cause.

 Après ce bref descriptif, nous allons voir que les partis souverainistes ne se sont pas opposés au Lyon Turin sauf pour dénoncer un projet qui ralliait les peuples donc opposé à leur idéologie. Le front national est contre le Lyon Turin, non pas à cause des coûts et de la pollution mais parce que c’est une liaison transfrontalière.

 Les opposants au Lyon Turin ne sont pas opposés à des liaisons transfrontalières. Des liens étroits se sont fait de part et d’autre des Alpes. Le manque de TER et de TET entre Turin et Chambéry a même été dénoncé par les opposants (il n’y en a pas assez et, plus de TET et de TER pourraient être mise en place tout en favorisant le fret sur les rails avec la ligne actuelle). Les opposants sont pour une interculturalité entre Turin et Chambéry (qui ont fait parti du même pays jusqu’en 1860 et parti du Saint Empire romain germanique jusqu’en 1713, préfiguration de l’Europe moderne).

 Actuellement, nous voyons fleurir de nombreux partis et mouvements comme l’UPR d’Asselineau, Égalité et Réconciliation de Soral et dieudonné, le M’pep (qui si il paraît être un gentil de gauche, n’en a pas moins appelé à l’abstention aux européenne ce qui a permis l’élection de 25 députés frontistes) qui profitent de la décomposition du PS et de l’UMP. Ces partis ne nous ont jamais soutenus dans la lutte contre le Lyon Turin. On ne les voit pas non plus dans la lutte contre NDDL, contre le nucléaire ou d’autres projets inutiles.

 A ces parti Brun-Rouges, nous pouvons rajouter tous les mouvements comme les gentils virus de Chouard et les Colibris que l’on devrait appeler plutôt « les Autruches » tellement ils ne sont pas engagés.

 Cette mise au point nous paraît d’autant plus nécessaire qu’apparait de toute part des délires complotistes dignes des meilleurs paranoïaques. La lutte contre le Lyon Turin ne se base pas sur des théories du complot mais sur des faits et des chiffres précis concernant les flux transfrontaliers et des solutions de remplacements qui ont été construites et validés par des ingénieurs.

Lyon Turin : la lutte continue le 7 mars 2015ultima modifica: 2015-03-09T13:11:28+01:00da davi-luciano
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