L’armée dans la rue, cela se précise

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La Libre.be

JEAN-CLAUDE MATGEN Publié le mercredi 14 janvier 2015 à 19h17 – Mis à jour le jeudi 15 janvier 2015 à 07h13

BELGIQUEMême Ecolo est pour. Les syndicats policiers et militaires, hostiles à un tel projet, semblent avoir perdu la bataille.

La volonté gouvernementale “de déployer temporairement l’armée pour assister les services de police et de sécurité pour des missions de surveillance déterminées” figure noir sur blanc dans l’accord de gouvernement.

Le fait qu’il soit désormais prévu d’accélérer le mouvement et de demander aux ministres de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) et de la Défense Steven Vandeput (N-VA également) de s’atteler dans les meilleurs délais à une modification de la loi sur la fonction de police afin de rendre possible l’intervention des militaires auprès de la population civile (LLB du 14 janvier) ne constitue donc, en quelque sorte, qu’une péripétie. Pour rappel, dans l’état actuel des choses, un militaire ne peut se substituer à un policier.

Mosquées, synagogues, aéroports,…

Les attentats parisiens étant passés par là, l’intention d’augmenter les possibilités d’intervention de l’armée dans les rues de nos cités semble passer plutôt bien sur le plan politique. Ainsi, mercredi, Ecolo s’est-il dit“prêt à soutenir toute mesure qui permet de lutter efficacement contre les terroristes qui se réclament d’un fascisme religieux”.

C’est ce qu’a indiqué, mercredi, le coprésident d’Ecolo, Olivier Deleuze. Celui-ci demande des mesures ciblées. Si les verts francophones sont hostiles à la multiplication des écoutes téléphoniques (“actuellement, il y a près de 600 personnes qui font l’objet d’écoutes et multiplier leur nombre par 10 ne servira à rien. On ne va pas fliquer toute la population parce qu’il y a quelques fascistes dangereux”, a scandé M. Deleuze), ils ne se montrent pas hostiles au recours à l’armée pour des missions de surveillance de certains lieux comme les mosquées, les synagogues ou les aéroports dès lors que le pays se trouve dans un niveau d’alerte élevé.

Ces considérations auront dû faire plaisir à quelqu’un comme le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR). Mercredi, celui-ci s’est déclaré favorable à un engagement accru de l’armée pour la protection ponctuelle de certains lieux en cas de menace terroriste. M. Reynders a cité l’exemple de la Suisse, où il s’est rendu début décembre. “En descendant de l’avion à l’aéroport de Bâle, c’étaient des militaires qui nous accueillaient”, a-t-il dit.

Le grand retour de la gendarmerie

Pour autant, l’idée continue à passer très mal dans les rangs des syndicats policiers et militaires. Pour le SLFP Police, le projet “relève de la démagogie la plus crasse”. Son président, Vincent Gilles, estime, en substance, que les policiers et les militaires ne font pas le même métier et qu’il vaudrait mieux donner aux premiers les moyens d’exercer leurs missions plutôt que de leur couper les vivres. De son côté, la CGSP-Défense estime que “croire qu’un militaire est formé pour des missions de police dans les grandes villes, c’est prouver qu’on n’a jamais mis les pieds à l’armée”.

Pour Patrick Descy, secrétaire permanent du syndicat, l’idée du gouvernement “reviendrait à militariser la police et à un grand retour de la gendarmerie. Faut-il rappeler pourquoi elle fut dissoute après l’affaire Dutroux ?”, conclut-il.

L’armée dans la rue, cela se préciseultima modifica: 2015-01-15T22:04:22+01:00da davi-luciano
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