LE SOMMET ‘USA-AFRICAN LEADERS’ OU LES MAUVAISES VUES DE WASHINGTON SUR L’AFRIQUE

Analyse du Sommet des ces 4-5-6 août 2014 à Washington …

Luc MICHEL pour EODE Think Tank /

Avec EODE Zone Africa – AP – EODE Press Office / 2013 08 15/

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Ces 4-5-6 août 2014 les chefs d’état africains étaient convoqués par Obama à Washington, pour un sommet intitulé « USA-African Leaders ». U nsommet, où ce qui est officiel et ce qui se trame en coulisses doivent inquiéter profondément les panafricanistes et tous les africains.

 LES « YALI » OU COMMENT POUSSER LES CHEFS D’ETAT AFRICAINS VERS LA SORTIE …

Le sommet USA-Afrique s’est donc ouvert le 4 août sur une offensive politique des USA. Déjà la veille 3 août, des rencontres, telle que celle d’Obama avec les « Young African Leaders », les YALI, une initiative d’Obalma et surtout un réseau américain en Afrique, ont donné le ton. Washington a lourdement insisté ce lundi sur les composantes de la démocratie made in USA au premier jour d’un sommet USA-Afrique sans précédent, et largement centré sur l’économie.

Il faut voir la video sur le Meeting des YALI, la « Young African Leaders Initiative » avec Obama le 3 août. Sans aucun doute la plus grande menace pour l’Afrique. Il faut assister à l’ « américanolatrie » de ces jeunes africains, formatés pour servir les intérêts US en Afrique. Et avec qui Obama entend remplacer les chefs d’état africains actuels et asservir l’Afrique.

 EBOLA EN INVITE SURPRISE

Mais c’est une crise sanitaire, celle du virus Ebola, à l’origine de déjà près de 900 morts en Afrique de l’Ouest lors de l’ouverture du sommet, qui était dans tous les esprits au lancement de ce sommet. Accaparés par la gestion de la crise, le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma et son homologue libérienne Ellen Johnson Sirleaf ont renoncé à venir aux Etats-Unis.

Cinquante pays étaient donc finalement représentés dans la capitale fédérale américaine: 35 présidents, neuf Premiers ministres et un roi, celui du Swaziland, dernière monarchie absolue d’Afrique, avaient notamment fait le déplacement pour cette rencontre de trois jours qui débutait au moment où le continent fait face à l’épidémie d’Ebola la plus meurtrière jamais enregistrée.

Des contrôles médicaux ont été mis en place à l’arrivée sur le sol américain pour les délégués venant de pays affectés, avec un éventuel placement en quarantaine si un individu présente des symptômes de la maladie. Imposés même aux chefs d’état, comme celui du Sud-Soudan, ils ont indigné l’Afrique et révélé le peu de poids des chefs d’état africains aux USA …

 L’ECONOMIE OU LES CHANGEMENTS DE REGIME ?

« Tisser des liens économiques plus solides entre les Etats-Unis et l’Afrique, région prometteuse à la croissance supérieure à celle du reste du monde » (le FMI table sur 5,8% en 2015): tel est l’objectif central officiel de ce sommet annoncé il y a un an par le président US Barack Obama.

La prolongation de l’Agoa, le programme américain accordant des avantages commerciaux à certains produits africains, ou encore l’initiative “Power Africa”, qui vise à doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne, étaient au menu des discussions.

Mais au premier jour des discussions, le vice-président Joe Biden a d’abord appelé les leaders africains à lutter contre “le cancer de la corruption” tandis que le secrétaire d’Etat américain John Kerry insistait sur la nécessité d'”une société civile forte, le respect pour la démocratie, l’Etat de droit et les droits de l’homme”. Dans la ligne de mire, pour commencer : Teodoro Obiang Nguema, Paul Kagame, Yoweri Museveni, Eduardo dos Santos et Paul Biya, tous invités à Washington.

Au fur et à mesure que la grand messe du Sommet US-AFRICA LEADERS bâtait son plein à Washington, de plus en plus la cible américaine apparaissait en pleine lumière : implication US en Afrique, contre la Chine mais aussi l’UE, et surtout les changements de régime.

Ce 5 août, Kabila rencontrait John Kerry. Et le président de RDC a du se faire sonner les cloches sans aucun doute. La RDC est, avec le Rwanda, le centre de la nouvelle implication des USA dans la région des Grands Lacs. Et Washington ne veut pas d’un troisième mandat de Kabila et le fait savoir inlassablement. On notera que c’est la seule rencontre bilatérale en marge du sommet.

Le 5 août, Obama, lui, dans une journée pourtant consacrée à l’économie, a réussi à insister lourdement sur les changements de régime. Obama a insisté sur « la responsabilité des dirigeants africains dans la mise en place d’un environnement politique propice au développement économique ».

La grand messe américaine sur l’Afrique s’est terminée le 6 août.

Les chefs d’état africains, mêlés à une multitude d’intervenants américains et africains, ONG, intellectuels, militants pro-américains, tous qualifiés indistinctement de « leaders africains », ont assisté aux trois sessions du Sommet proprement dit : « investir dans l’avenir de l’Afrique », « paix et stabilité régionale » et « bonne gouvernance ». Un grand show de communication de l’administration Obama. Certains diront de propagande.

 LA SECURITE ET LA « GUERRE AU TERRORISME » :

ETERNELS CHEVAUX DE TROIE DE L’AFRICOM

Obama, qui recevait l’ensemble des dirigeants à la Maison Blanche le 5 août soir pour un dîner, a également souligné qu’il entendait “parler de sécurité et de paix”. Thématique qui a été effectivement soulevée lors du « Sommet des chefs d’état et de gouvernement », ce 6 août.

Sans vergogne, le prix nobel qui mène, entre autres, des guerres sanglantes en Afghanistan, en Irak, organise la guerre en Syrie, a détruit la Jamahiriya libyenne et légalisé les frappes permanentes de ses drones, n’a pas hésité à déclarer : “L’avenir appartient à ceux qui construisent, pas à ceux qui détruisent. Il est difficile d’attirer des investissements et extrêmement compliqué de bâtir des infrastructures et d’encourager l’esprit d’entreprise au beau milieu d’un conflit”.

Les USA apportent-ils la sécurité à l’Afrique ? Washington peut-elle assurer la paix sur le continent africain ? Telles sont les véritables questions qui se posent à l’Afrique.

Sur le dossier sécurité, la menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), les attaques répétées de Boko Haram, la guerre civile au Soudan du Sud ou encore les offensives meurtrières des shebab somaliens au Kenya ont été immanquablement abordés.

Pour le président des Etats-Unis, l’un des sujets centraux du sommet sera “de trouver les moyens de renforcer les capacités africaines dans les efforts de maintien de la paix et de résolution des conflits”.

Avant son départ pour Washington, le président camerounais Paul Biya a souligné que cette rencontre devait être l’occasion de mettre en place, avec le Nigeria, le Niger et le Tchad, une véritable “stratégie régionale” pour lutter contre Boko Haram. Toujours la « guerre au terrorisme » comme cheval de Troie américain. Souvent ce sont les africains eux-mêmes qui l’introduisent.

John Kerry s’est entretenu dès le lundi avec le président burundais Pierre Nkurunziza devant qui il a plaidé pour le “respect de la loi, de l’appareil judiciaire, de l’armée et d’institutions qui protègent les citoyens”. Le chef de l’Etat burundais lui a répondu, en français, que son pays était en “post-conflit” et qu’il “savourait aujourd’hui les dividendes de la paix”. La communauté internationale et des organisations occidentales des droits de l’homme, toujours les mêmes, s’inquiètent depuis plusieurs mois d’une montée des tensions sur fond de violence politique et d’entraves aux libertés au Burundi, à l’approche du scrutin de 2015 dans ce pays des Grands Lacs sorti en 2006 de 13 ans de guerre civile.

 LA FAILLITE DELA PRESSE AFRICAINE

Le Sommet a été aussi la grande faillite des médias africains. Qui se sont contentés de diffuser, sans recul, critique ou explications, les videos de propagande fournies toutes faites par la Maison Blanche et le Ministère de la défense US. Beaucoup de journalistes africains se sont laissés prendre à l’intérêt soudain d’Obama pour l’Afrique, y voyant à tort, selon eux, « une Afrique qui compte enfin ». Alors que ce n’est que l’intérêt du prédateur pour sa proie !

Deux faits significatifs.

* La presse européenne, russe ou chinoise a accordé peu d’importance au Sommet. A part quelques images rapides dans les JT (30 secondes sur France 24 hier par exemple), un dossier dans Libération (Paris) et une interview sur RT, l’ex Russia Today, rien. Et une seule interview des services Afrique de LA VOIX DELA RUSSIE, la grande radio d’état russe, précisément de Luc MICHEL, notre analyste.

* Le service de presse du State Department US à lui beaucoup communiqué mais n’a publié aucune interview ou intervention des chefs d’état africains au Sommet !

Ce 6 août se tenait la Session « gouvernance pour les générations futures » du Sommet. Dans laquelle on voit le véritable enjeu de cette grand messe américaine. Et dont, mais ne n’est pas hasard, les médias occidentaux ont peu parlé.

Je ne partage pas les visions optimistes sur ce Sommet, naïves et mal informées. Après les « révolutions de couleur » et le pseudo « printemps arabe », j’annonce la préparation d’une vague de déstabilisation et de tentatives de changements de régime en Afrique.

Luc MICHEL / EODE Think Tank

# EODE-TV & AFRIQUE MEDIA/

LE SOMMET USA-AFRICAN LEADERS DECRYPTE

AFRIQUE MEDIA, la grande télévision panafricaine, a co-produit 3 émissions spéciales en direct avec Luc MICHEL et sa chaîne EODE-TV.

Au menu, le dessous des cartes de ce Sommet de Washington, tous ses enjeux développés et décryptés un par un, des analyses percutantes.

Et en prime grâce à une journaliste d’EODE-TV qui a pu se faire accréditer, malgré des refus massifs du State Department, des images de tous les grands événements…

 Emission 1 sur :

LES USA PREPARENT-ILS UN « PRINTEMPS AFRICAIN » ? https://vimeo.com/102962474

 Emission 2 sur :

LES USA AIDENT-ILS A SECURISER L’AFRIQUE ?

https://vimeo.com/102962475

Emission 3 sur :

LES USA BIEN PLACES POUR PARLER DE « BONNE GOUVERNANCE »? https://vimeo.com/102962473

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LE SOMMET ‘USA-AFRICAN LEADERS’ OU LES MAUVAISES VUES DE WASHINGTON SUR L’AFRIQUEultima modifica: 2014-08-23T20:25:50+02:00da davi-luciano
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