GEOPOLITIQUE DE LA CATALOGNE : LA REPRESSION DE MADRID CONTRE LE REFERENDUM D’AUTODETERMINATION REOUVRE LES PLAIES DE LA GUERRE CIVILE ET DU FRANQUISME …

# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Flash géopolitique – Geopolitical Daily/

2017 09 17/

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Insoumise depuis près d’un siècle, la Catalogne est une région stratégique pour l’Espagne.

La Catalogne, région espagnole grande comme la Belgique, est l’une des plus stratégiques pour la quatrième économie de la zone euro.

Ce territoire ayant une langue et une culture propres, bordé par la Méditerranée et les Pyrénées, représente 6,3% de la superficie de l’Espagne, 16% de sa population et un cinquième de son PIB.

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DERRIERE LA CULTURE LA PUISSANCE ECONOMIQUE ET INDUSTRIELLE

Terre des peintres Salvador Dali et Joan Miro, ou de l’architecte Antoni Gaudi, où l’on aime danser la sardane et construire des pyramides humaines (les Castells), elle attire 22,5% du tourisme espagnol. En sport (domaine prééminent du « soft power » géopolitique), Barcelone est la seule ville espagnole à avoir accueilli les Jeux olympiques d’été, en 1992, et le FC Barcelone de Lionel Messi, vivier de joueurs de la “Roja”, est le deuxième club le plus titré du pays avec 24 Ligas et cinq Ligues des Champions.

La Catalogne est aussi et surtout le siège d’industries de pointe et de centres de recherche importants, notamment dans le domaine du nucléaire ou de la biomédecine. Elle est aussi à l’origine d’un quart des exportations de l’Espagne, et connaît un taux de chômage de 13,2%, quatre points de moins que le reste du pays. Côté passif, elle est aussi l’une des plus endettées avec une dette publique représentant 35,2% de son PIB (75,4 milliards d’euros à fin mars) et doit régulièrement puiser des liquidités dans un fonds spécial de l’État espagnol. Mais la région dénonce la répartition inéquitable des deniers publics en Espagne, responsable selon elle de son asphyxie financière.

UNE REGION AUTONOME AUX LARGES COMPETENCES

Berceau de l’anarcho-syndicalisme, version de l’anarchisme en Espagne, la Catalogne a souvent eu des relations complexes avec le pouvoir central. Lors de la Guerre civile de 1936-39, le dictateur Francisco Franco lui a retiré ses compétences et infligé une dure répression après la chute de Barcelone, fief républicain, interdisant aussi l’usage officiel du catalan.

Aujourd’hui elle dispose de très larges compétences en tant que “communauté autonome historique”, comme le Pays basque (nord), la Galice (nord-ouest) et l’Andalousie (sud). En vertu d’un système qui fait de l’Espagne un pays très décentralisé, la Catalogne doit respecter la Constitution, mais administre directement la santé, et l’éducation, au point d’être parfois accusée par les conservateurs de « minimiser l’usage du castillan et de manipuler les programmes d’histoire ». Elle dispose de sa police, les “Mossos d’Esquadra”, qui doivent aussi suivre les consignes du pouvoir central.

UN NATIONALISME CATALAN QUE MADRID N’A JAMAIS PU ETOUFFER

Elle a longtemps été dirigée par la coalition Convergencia i Unio (CiU, Convergence et Union, nationaliste et conservatrice) de Jordi Pujol, président régional entre 1980 et 2003. Pujol faisait la pluie et le beau temps en Catalogne et à Madrid, où il monnayait son soutien à droite comme à gauche. Sa mise en cause dans les années 2010 dans des affaires de fraude fiscale et corruption a miné son image.

A partir de 2003, la Catalogne est dirigée par une coalition de gauche qui obtient un renforcement de ses compétences. Mais ce “statut” est annulé partiellement par la Cour constitutionnelle en 2010, ce qui nourrira le sentiment indépendantiste et ramènera les nationalistes au pouvoir avec Artur Mas, président régional entre 2010 et fin 2015. La crise économique a également alimenté le séparatisme.

Conservateur comme M. Pujol, Artur Mas, un nationaliste, a peu a peu embrassé la cause indépendantiste et a organisé le 9 novembre 2014 une première “consultation” sur l’indépendance interdite par la justice. CiU a depuis éclaté, tiraillée entre conservateurs modérés et partisans de l’indépendance. Les séparatistes de gauche et de droite ont ensuite formé la coalition “Junts pel Si” (Ensemble pour le oui) et remporté en septembre 2015 des élections régionales ayant pris la forme d’un plébiscite pour ou contre l’indépendance, au taux de participation record de 77,4%. Les partis indépendantistes ont obtenu 47,6% des suffrages, ce qui leur a assuré une majorité au parlement de 72 sièges sur 135 au nom de règles de pondération des voix visant à permettre une bonne représentation des provinces les plus rurales, aussi les plus indépendantistes. Le 10 janvier 2016, Carles Puigdemont a succédé à Artur Mas, avec pour projet de mener la région vers l’indépendance au plus tard en 2017.

REFERENDUM INTERDIT PAR MADRID :

LE GOUVERNEMENT CATALAN SE COMPARE A LA REPUBLIQUE DEFAITE PAR FRANCO

Le chef du gouvernement indépendantiste catalan revendique l’héritage de la République espagnole défaite par Franco dans la guerre civile, et rappelle les origines franquistes du parti au pouvoir à Madrid, dans une interview publiée vendredi. “Notre gouvernement actuel représente la tradition de la République espagnole, écrasée par l’armée de Franco dans la guerre civile” (1936-1939), déclare Carles Puigdemont dans cette interview publiée par le Suddeutsche Zeitung. C’est apparemment la première fois que ce dirigeant catalan qui milite pour une république catalane indépendante du Royaume d’Espagne revendique le manteau de la république espagnole dans un média étranger.

Puigdemont veut organiser ce referendum d’autodétermination dans cette région profondément divisée entre partisans et adversaires de l’indépendance, malgré tous les efforts du gouvernement espagnol pour l’empêcher. Madrid (soutenue par l’OTAN et l’UE qui ne veulent à aucun prix des referenda d’auto-détermination) se dirigeant vers une répression dure, notamment la poursuite du Gouvernement catalan et de 700 maires indépendantistes !

A la chute de Barcelone en février 1939, des centaines de milliers d’Espagnols ont fui l’Espagne en franchissant la frontière avec la France. “Nous n’avons pas oublié qu’à l’époque une partie de notre élite politique a été assassinée et une autre partie contrainte à l’exil. Nous savons aussi quelles sont les racines du Parti Populaire conservateur qui voudrait bloquer le referendum : il est né d’un groupe de franquistes”, poursuit C. Puigdemont. Le Parti Populaire du chef du gouvernement Mariano Rajoy est l’héritier de l’Alliance populaire, formée après la mort de Franco par d’anciennes personnalités de son régime.

(Sources : AFP – Suddeutsche Zeitung – EODE Observatoire des Elections)

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